Sur la plage, coco câline par Nathalie Coulon

Il est arrivé ce solstice d’été avec sa vague de canicule. 

L’été est là, il sera chaud, très chaud. Trop chaud, on pensait avoir encore le temps sur cette planète avant de se liquéfier, on attendait patiemment même pas trop alarmés que 2054 arrive avec ses icebergs dégoulinants, ses ours polaires en forêt d’Amazonie et ses rivières de plastiques. On était bien optimistes. Le voilà le boomerang du revers climatique, on surchauffe, on pollue, on gaspille, nous sommes les Rois. Les Rois, de je ne sais pas quoi !

Nous voilà en 2019, au royaume de la Terre qui ne tourne plus rond. 

Cette nouvelle saison on l’aura attendue comme chaque saison d’ailleurs ! 

On va mettre au placard nos passoires, mixeurs et écrase-légumes de côté, finie la saison des soupes bien chaudes pour se réchauffer au goût de topinambours et panais. On va se désaltérer, on va croquer des tomates bien fraîches, bien rouges du potager pas celles plastifiées vendues de décembre à janvier sans saveur, piquées aux hormones et au colorant écarlate. On va boire du thé glacé sans pesticide, on va se rafraîchir de menthe poivrée, on va dans tout ça, dans un mouvement de lumière et de spiritualité chercher le bout du tunnel pour se redorer le blason. 

On va prendre conscience des quatre saisons et de ses cinq sens, on va s’extasier devant les huit merveilles du monde. 

Se renouveler à la vitamine D, se prélasser sur des plages où le sable aura repris sa place dans son carré de transats quand il y a trop de transats, on voit plus le sable ! Sinon une petite paillote tout en planchons et bois flotté au bord de l’eau et son Orezza-citron glacée, c’est bien aisé ! 

On va respirer le maquis plutôt que les fumées des bateaux, ces monstres des mers qui nous encrassent les poumons.

On va prendre ses jambes à son cou pour crapahuter dans nos rivières, nos lacs et nos forêts. 

Regarder de tout en haut, de très haut pour fuir ce monde toxique, asthmatique, transgénique ! On va se mettre à l’abri sous les arbres, le soleil sur les parkings en béton, c’est vraiment pas bon !

On va être les derniers guerriers d’une tribu, se souvenir de la terre qu’on a foulée et l’eau de source que l’on a bue. 

On va rêver aux journées sans fin, au soleil couchant, se retrouver sereins et libres sur une plage à l’eau turquoise sans sulfate, sans pétrole, une plage coco câline! 

È cusi sia 

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