François Pupponi – Entre Val d’Oise et Alta Rocca

Maire de Sarcelles durant plus de 20 ans, député de la 8e circonscription du Val d’Oise, François Pupponi a construit toute sa carrière politique en région parisienne ; élu de terrain, il n’a pour autant jamais cessé de s’investir pour la Corse, île chère à son cœur où se trouvent ses racines familiales

Par Karine Casalta

En effet ses attaches familiales sont en Corse, du côté de Sainte Lucie de Tallano, d’où est originaire son père, mais c’est à Sarcelle que François Pupponi a grandi. Après sa naissance à Nantua, dans l’Ain en 1962, ses parents,  tous deux fonctionnaires, se voient attribuer un appartement dans cette ville nouvelle de banlieue parisienne. C’est ainsi que la famille s’y installe et que son lien et son attachement à cette ville va se développer au fil des années. C’est là aussi, que son goût pour la politique va germer.

La politique dans les gènes

Entre un père instituteur, adjoint au maire et une mère assistante sociale et militante syndicale, il baigne dès l’enfance dans l’engagement politique. Il n’a que 11 ans, lorsqu’il a son premier déclic politique, en 1973, après le coup d’état au Chili, alors que la famille héberge un des nombreux réfugiés chiliens qui arrivent alors à Sarcelles. Peu à peu il réalise qu’il ne veut pas se contenter d’être un simple témoin. « Je voulais être acteur de ma vie. J’aimais l’idée de pouvoir influer sur les évènements ». à 15 ans, au lycée, il crée ainsi le mouvement des jeunes socialistes et bientôt  commence à militer. Cet engagement politique national ne le coupera toutefois jamais de la Corse avec laquelle il reconnaît entretenir « un lien viscéral ». En effet, au fil des années, des vacances passées au village, de ses amitiés insulaires, de la famille qu’il retrouve chaque été, ses liens avec l’île se resserrent. Au point qu’à l’âge de 20 ans il envisage de venir s’y installer. Après sa licence de droit, son admission au concours d’inspecteur des impôts va lui en donner l’occasion. Reçu, alors qu’il ne s’y attendait pas, il en profite pour demander un poste sur l’île où vient d’être créé le premier centre des impôts, à Calvi. Il sera le premier inspecteur à y être nommé. S’ouvre alors une période de grands bonheurs, qui lui permet de découvrir la Corse telle qu’il ne la connaissait pas, avec ses bons et ses moins bons cotés. Cette Période sera néanmoins ternie par la mort de son père, qui survient en 1985. Mais bientôt, en 1988, après plus de 3 années passées sur l’île, le besoin d’évoluer et de revenir sur le continent se fait ressentir. Il revient donc à Sarcelles où il reprend rapidement au bout de quelques mois son activité politique au sein du parti socialiste. C’est à cette même époque qu’il rencontre Dominique Strauss Kahn, qui deviendra son mentor. « Un homme exceptionnel, très intelligent.  Un maître en politique qui m’a appris que rien n’est impossible.  Il a une capacité à trouver tout de suite des solutions intelligentes que peu d’autres ont !». Devenu 1er adjoint lorsque celui ci gagne la mairie en 1995, il lui succèdera en 1997 lorsque DSK entre au gouvernement, en tant que ministre de l’Economie et des Finances, puis par la suite en 2007 à la députation de la 8e circonscription du Val d’Oise quand celui ci prend les rennes du FMI.Engagé à gauche, passionné par la question des banlieues, la vision politique de François Pupponi est surtout profondément humaniste.

L’envie d’œuvrer pour la Corse

S‘il n’a jamais envisagé de porter son combat politique jusqu’en Corse, il a gardé tout au long de sa carrière un regard attentif sur la politique insulaire, et a eu à cœur d’œuvrer en faveur de l’île au travers de différents travaux portés devant l’assemblée Nationale (arrêtes Miot, collectivité unique). Il souligne ainsi l’importance de reconnaître dans le respect de la république les particularismes insulaires. « Compte tenu de l’insularité il faut un dispositif particulier dérogatoire du droit commun pour pouvoir avancer sur certain sujets dans le domaine fiscal, social ou économique et permettre de répondre aux problèmes qui se posent. À l’instar des autres îles européennes qui ont un statut spécifique, il faut inscrire la Corse dans la constitution, pour ouvrir le champs dès possible». Des particularismes, que selon lui la République, aujourd’hui bien installée doit accepter aussi pour ne pas « nier » l’Histoire. Un combat déjà mené avec les antillais pour la reconnaissance mémorielle des victimes de l’esclavage, ou encore à Sarcelles dans son travail avec les communautés. Concernant la problématique corse, mal comprise voire ignorée du continent durant de nombreuses années, il se félicite néanmoins que les choses commencent à changer. « L’arrivée de 3 députés nationalistes au parlement a contribué à changer la perception de l’image de l’île auprès des autres parlementaires. Ils recommencent à s’intéresser à la Corse ». Avec l’espoir d’un renouveau pour l’île qu’il espère voir se développer.

 

 

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