DIS, QUAND REVIENDRAS-TU ?

Billet d’humeur

par nathalie Coulon

« Que tout le temps perdu ne se rattrape plus 
Le printemps s’est enfui depuis longtemps déjà, 
Craquent les feuilles mortes, brûlent les feux de bois »…
Quelle mélancolie que nous offre ce début d’année foutraque, ces mois passés aseptisés et ce tunnel où l’on ne voit toujours pas la lumière. 
La neige tombe, tombe comme dirait Adamo. Le froid de l’hiver s’est installé, les tempêtes de vent nous offrent des coups de tabac sur le Cap corse jusqu’à plus de 200 km/h.
C’est la tempête Hortense qui balaiera l’île, bientôt elle laissera la place à Valentin ce saint qui nous réserve de jolies surprises : un resto, des fleurs et un verre de vin.

Le resto restera pour l’heure fermé, les bistrots aussi et les salles de spectacle sont toujours confinées. 
Elle est bien triste cette Saint-Valentin pour les amoureux transis. 
La Saint-Valentin, tin-tin…
Tu en veux des baisers d’amoureux masqués, des enlaçades à 2 mètres de distance cette fois avec le variant anglais qui te colle 1 mètre de plus et du french-kiss en visio ! 
Quel glamour, tout ça !
L’amour, mesdames, messieurs au temps du Covid, quel casse-tête chinois ! 
On est proche du slogan pour un damart thermolactyl : « Gardez vos partenaires, vous en aurez bien besoin pour passer l’hiver ».
Mais 
« Dis, quand reviendras-tu ?
Le printemps c’est joli pour se parler d’amour 
Nous irons voir ensemble les jardins refleuris
Et déambulerons dans les rues de Paris »…
L’hiver sera long pour revoir Paris.
Mais soyons rassurés au pays du libertinage, Marlène Schiappa nous assure qu’il n’y aura pas de restrictions pour les plans à 3…
C’est peut-être celle-là la bonne nouvelle de ce winter 2021 ! 
Winter, c’est le petit côté américain pour nous sortir de leurs films de Noël à l’eau de rose, Trump enflammé a fait fort au Capitole, nostalgique du temps de Jamiroquai, on aura revu son sosie conspirationniste d’extrême droite, du coup c’était un peu moins fun. 

On passait de l’acid-jazz à l’acide tout court. 

Qu’est-ce qui pourrait bien réchauffer cet hiver empli de sinistrose :
Les moufles de Bernie Sanders, peut-être ! 

Bref, ça pique, on pique et on covid toujours.

Bien peu de place à l’imagination, pour le troublant, pour les sentiments.

Dans la course obsédée au présent, on a bien du mal à se projeter dans un futur léger et souriant.

On veut des quarts d’heure américains comme dans La Boum de notre adolescence, un casque de Walkman et du Vladimir Cosma chanté par Richard Sanderson : « Dreams are my reality ». Quelle réalité bien préoccupante et flippante. 
Reconfinerons-nous en Covidie, le couvre-feu à 18 h, soupons vite et au lit.
Netflix fera le job pour nous faire passer la soirée : de la série tendance au soap télévisé à se ramollir le cerveau un peu plus encore.
La cinémathèque française regorge de chefs-d’œuvre, de Sautet à Godard, Mocky, Truffaut, Audiard et j’en passe…
Du temps de leur superbe : des mecs, des nanas, un verre, une cigarette.
De l’amour, de l’amour.
On se le souhaite mais pas qu’au cinéma, cette fois !

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