Davia Mariotti, ambassadrice de charme mais pas que…

Quand on parle de concours de beauté, d’élection de miss, nous avons tous un petit sourire en coin, presque une légère moquerie ou une gêne envers ces jeunes filles qui se baladent en bikini sur scène et qui parfois s’expriment de façon mécanique. Mais n’est-ce pas un peu facile de limiter notre point de vue en la matière, car rencontrer Davia Mariotti, c’est rencontrer une femme libre, indépendante, fière de représenter la Corse dans un concours de beauté international.

par Anne-Catherine Mendez

 photo par Krees Photographie https://m.facebook.com/kreesphotographie/?locale2=fr_FR

D’où venez-vous… Quel est votre parcours ? Que faites-vous ?

Je suis originaire de Bastia et particulièrement d’un petit village qui se nomme Olmu en dessous de Loretu di Casinca dans la vallée de la Castagniccia. J’ai vécu à Bastia jusqu’à l’âge de mes 18 ans. À l’obtention de mon baccalauréat au lycée du Fangu, j’ai quitté la Corse pour effectuer mes études sur le continent. Et puis d’opportunités en opportunités, je ne suis pas encore rentrée pour m’y installer définitivement.

Je suis diplômée d’un bachelor et d’un master en commerce international. Grâce à mes études, j’ai eu l’opportunité de voyager et d’acquérir des expériences à l’international tel qu’en Angleterre ou bien en Australie. J’ai pu alors perfectionner mon anglais lors de ces expériences.

Actuellement, je suis Team Leader (cheffe de secteur en France) pour les sports de Running sur le marché suisse. J’exerce cette activité depuis septembre 2020. Je gère une équipe de sept personnes dans le plus gros magasin Décathlon de la Suisse qui est situé à Lausanne.

J’ai obtenu ce poste avant même d’avoir fini officiellement mes études au sein de l’école de commerce de Rennes.

Pourquoi avez-vous décidé de vous présenter à ce concours ? Quelles sont vos motivations ? 

J’ai décidé de me présenter à ce concours de beauté pour me lancer un challenge et voir de quoi j’étais capable dans un milieu qui ne m’est pas très familier. J’ai 26 ans et je viens tout juste de rentrer dans la vie active, je vois ce concours comme un nouveau défi à saisir. C’est pour moi, un tremplin vers des élections à l’international, en une seule élection, les candidates et moi-même avons l’opportunité de remporter non pas une couronne mais trois.

Je suis en effet candidate pour l’élection de Miss International France 2020 mais également Miss Supranational France 2020 et Miss Pacific Asia France 2020. Trois fois plus de chances de remporter une couronne. L’international et cette triple élection ont été les principaux critères à ma candidature. Si je fais partie des élues, j’aurai la chance de représenter la France soit à Tokyo pour Miss International (3e concours le plus convoité après Miss World et Miss Univers), soit en Pologne pour Miss Supra National (4e concours le plus connu dans ce secteur) et enfin en dernier à Manille aux Philippines pour Miss Pacific Asia France.

Ma principale motivation est de pouvoir porter les couleurs de la Corse le plus loin possible dans cette aventure. Il y aura trois Miss qui auront la chance de concourir à l’international mais pas seulement ! Les trois premières dauphines des trois élues auront également la chance de participer à des concours à l’international. Donc un total de 12 filles donc 12 chances de représenter les couleurs de la Corse à l’étranger. De multiples talents sont présents en Corse, j’aimerais pouvoir leur donner une meilleure visibilité.

Aujourd’hui, une seule élection est mise en avant en Corse alors qu’il en existe plein d’autres. Avec des critères de sélection divers et variés qui laissent l’opportunité à toutes les jeunes femmes corses de se présenter. J’aimerais à travers mon titre développer davantage le Comité de Miss International Corse.

Comment va se dérouler la compétition ?

Les critères de notation pour cette élection sont différents de ceux proposés par d’autres comités. Une partie de la notation est faite lors des deux mois de préparation à l’élection à travers la réalisation de défis et cela représente 50% de la notation finale. Parmi ces défis, nous avons un défi presse à réaliser, la confection d’un costume régional, nous avons également un défi réseaux sociaux qui concerne la visibilité ainsi que la recherche de partenaires et de mécènes qui nous accompagneront dans l’aventure.

Le reste de la notation a lieu le soir de l’élection et sur les trois jours qui précèdent celle-ci. Les candidates et moi-même sommes évaluées sur notre ponctualité, notre élocution, la manière de se tenir en public, nous aurons également un entretien de motivation individuel la veille de l’élection. Donc, vous l’aurez compris il ne faut pas seulement être jolie et savoir défiler pour être élue, la motivation est le maître-mot à cette élection et c’est ce qui m’a beaucoup plu.

Concernant l’élection en elle-même, elle devait avoir lieu initialement le 12 juillet prochain à Roubaix mais celle-ci sera reportée en raison de la crise sanitaire que nous vivons aujourd’hui. Nous n’avons pas encore la date officielle mais elle devrait normalement avoir lieu début septembre. Comme il y a trois couronnes à gagner, le nombre de participantes a été multiplié par trois. Il y a alors plusieurs candidates pour la même région. Nous sommes au total soixante candidates pour ce concours. En Corse, je suis la seule représentante. Le jury sera composé de cinq personnes provenant de secteurs divers. Pas forcément affilié au monde de la mode ou de la beauté.

Quelles sont les différences avec l’autre concours Miss France, que nous connaissons tous ?

Les principales différences entre ces deux concours sont les critères de sélection et les critères d’évaluation. En effet, les critères de sélection pour le concours de Miss International France sont beaucoup plus souples que ceux de Miss France. Tout d’abord, il n’y a pas de critère de taille. C’est-à-dire que toutes les jeunes femmes peuvent prétendre participer à ce concours, ce qui n’est pas le cas pour le concours Miss France, de plus, les jeunes femmes peuvent se présenter jusqu’à 28 ans, ce qui laisse plus de temps pour tenter sa chance. Alors que pour Miss France, les candidates ne peuvent plus se présenter après 24 ans.

Enfin les critères de notation sont différents, chez Miss International France, 50% de la notation est faite via la réalisation de défis alors que pour le concours de Miss France, les jeunes femmes sont évaluées durant leur séjour de préparation d’un mois, le soir de l’élection et le top 12 est sélectionné suite à la notation du test de culture générale.

Il n’y a pas de test au concours de Miss international France, seulement un entretien de motivation la veille de l’élection.

Quelle est votre relation avec la Corse ?

Je suis très attachée à la Corse et à ses valeurs. Et toute ma famille vit là-bas. Donc je rentre très régulièrement et ma résidence principale est à Bastia. Je ne suis physiquement pas en Corse régulièrement pour mon travail mais mon cœur est bel et bien resté à Bastia auprès de ma famille.

Enfin, dès que l’occasion se présentera, j’ai l’intention de rentrer pour m’y installer définitivement.

Comment avez-vous vécu cette période très particulière du confinement ? 

Je l’ai plutôt bien vécu, je savais que l’on n’avait pas le choix et que cela était important de respecter les gestes barrières ainsi que le confinement strict pour libérer les places dans les services de réanimation et ainsi diminuer le nombre de cas en France et ailleurs. Et puis, je le vois comme une leçon de vie. La Terre a repris ses droits quand nous étions enfermés et nous avons pu être témoins d’une amélioration sans précédent concernant l’impact de la pandémie sur la faune et la flore. Je n’ai malheureusement pas eu la chance d’être auprès de ma famille durant cette période difficile. Voyant la fermeture des frontières arriver à grands pas, j’ai quitté la Corse précipitamment au mois de mars pour me rapprocher de mon travail en Suisse mais j’ai appris que les entreprises fermaient en Suisse et en France lorsque j’étais sur le trajet du retour… J’ai donc élu domicile pendant tout le temps du confinement chez mon conjoint qui vit près de Genève en France.

Quelle est votre plus grande fierté ?

Ma plus grande fierté à ce jour est un projet que j’ai mis en place dans le cadre de mes études avec d’autres camarades de ma classe lorsque j’étais en Bachelor. Nous avons travaillé pour la création d’une case de santé au Togo par le biais de l’association Pivec Togo et nous avons réussi à récolter plus de 1 000 euros pour l’aménagement de cette case de santé. C’est le projet dont je suis le plus fière car nous avons pu mettre à profit nos connaissances pour une cause qui nous tenait à cœur et ce projet a réellement vu le jour en 2013. Enfin, nous avons gardé également contact avec les membres de l’association durant plusieurs années suite à notre contribution. Des étudiants sont partis également l’année d’après en césure au Togo pour continuer à faire vivre cette association et je suis fière de dire que j’ai pu aider une population dans le besoin qui connaît une situation très précaire et qui n’a pas forcément accès au système médical comme celui que nous avons en France.

Quelles sont vos aspirations ?

Grâce à mon métier, j’évolue dans le secteur du sport. Je souhaite vivement continuer dans ce domaine. Mais je suis tout de même intéressée par le secteur de la mode et de la beauté et si ce concours de beauté m’ouvre des portes dans ce secteur, j’étudierai les opportunités qui pourront se présenter.

J’aime beaucoup voyager et dans quelques années avec mon conjoint, je souhaiterais faire le tour des îles dans le monde. J’aime la mentalité insulaire et je souhaite découvrir ce qu’il se passe ailleurs sur d’autres îles. J’ai aussi comme projet de rentrer m’installer définitivement en Corse dès que l’opportunité se présentera. Peut-être en créant ma propre entreprise… J’ai des idées plein la tête pour mon retour en Corse que je souhaite garder secrètes pour le moment.

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