Sébastien Ristori

L’ENTREPRISE AU CŒUR
D’UNE ÉCONOMIE ÉMANCIPÉE

Sébastien est aujourd’hui un analyste financier reconnu. Il enseigne à l’Université de Corse, il est l’auteur de plusieurs ouvrages, il a exercé dans le BTP, la grande distribution, l’agroalimentaire et le textile… Jusqu’à aujourd’hui, dans l’immobilier. Depuis 2018, il est le directeur des activités opérationnelles et stratégiques chez BARNES Corse. Portrait d’un homme boulimique de travail, fortement attaché au développement économique et social de son île. 

Par Anne-Catherine Mendez

Quel est votre parcours?

Je suis analyste financier et dirigeant d’entreprise de formation. Je suis diplômé d’un master et d’un MBA, en management et en finance d’entreprise, mais aussi en finance d’entreprise et M&A par HEC Paris. J’ai donc quasiment toujours travaillé en tandem sur ces deux compétences, qui m’ont été bien utiles avec les années sur des fonctions opérationnelles et d’accompagnement, notamment en situation de restructuration, de levées de fonds ou de réorganisation. J’ai travaillé sur la Corse, mais aussi sur le continent, notamment sur des missions à fortes dominantes finance et sur des fonctions opérationnelles, comme depuis 5 ans chez BARNES Corse. Je suis par ailleurs enseignant à l’Université de Corse, IAE et IUT, en finance

d’entreprise. Je suis également directeur de collection et auteur aux éditions Ellipses, sur des thèmes de finance et d’entrepreneuriat.

Présentez-nous l’entreprise dans laquelle vous exercez vos compétences.
BARNES Corse propose des services d’excellence, dans l’accompagnement de projets de vie avec l’immobilier et dans la création de séjours sur mesure avec une activité de location saisonnière. BARNES Corse a été proposée en 2013 à deux chefs d’entreprises insulaires, Jacques Magliolo et François Colonna- Cesari, notamment propriétaires à l’époque d’une première agence immobilière. Désormais, l’entreprise est une équipe composée d’une trentaine de collaborateurs sur la Corse avec 5 agences. Nous proposons une activité de marketing immobilier, sur des biens anciens d’exceptions dont l’authenticité est préservée ainsi qu’une activité de location saisonnière sur des biens de belles qualités et de belles prestations.

Quel est le cœur de cible
de l’entreprise?
Le prestige, c’est
la combinaison de
l’excellence et de
l’authenticité. La marque
a une belle philosophie,
autour du savoir-vivre et
de l’élégance. Notre cible
est en adéquation avec
le territoire. Elle est à la
recherche d’une identité forte, d’un environnement préservé. Le métier de l’entreprise est d’accompagner des familles à la création de projets de vie, sur des lieux chargés d’histoires et d’émotions, qui s’insèrent dans un environnement protégé et dans une culture locale très forte. Sur ces segments de client, le métier n’est pas seulement la vente d’une maison, c’est un accompagnement à l’intégration sur le territoire qui est très fort. Quand une famille cherche à créer un projet de vie, une autre part avec tous ses souvenirs, avec un souhait profond d’intégrité des lieux qui ont été occupés. C’est cela, le prestige.

Dans le contexte économique actuel, comment se comporte le marché?
Cette fois, c’est l’analyste financier qui répond! La vie est faite de cycles économiques qui se répètent inlassablement. Les marchés, quels qu’ils soient d’ailleurs, réagissent aux phénomènes économiques, financiers et géopolitiques. Actuellement, l’après- Covid, la situation internationale, les mesures économiques décidées par les banques centrales pour enrayer l’inflation ont tendance à freiner les actes de consommation le temps d’un rétablissement de la situation à la normale. Aucun doute que des cycles vertueux finiront pas revenir.

La Corse est-elle encore bankable?

La Corse est un bijou taillé pour proposer de l’excellence et du prestige, sur tous les aspects. Je suis bien connu pour porter depuis des années mes idées sur l’entrepreneuriat insulaire, sur le développement et l’organisation du savoir-faire artisanal de notre région, sur la création de leviers d’exports puissants. Mais avant tout et surtout, sur la formation de nos dirigeants à ces leviers, qui sont par ailleurs preneurs, curieux et passionnés par leurs métiers. Également, mes domaines de recherches liées à la finance durable ne sont pas étrangers à ce qui est la force motrice de notre île, l’identité et la préservation absolue et nécessaire de son environnement.

Cette réalité obligatoire pour les grandes entreprises en Europe, c’est aussi la philosophie salvatrice à adopter pour notre île, une nécessité même pour les TPE et PME qui ont un rôle déterminant dans la préservation de notre environnement, où tout ce qui nous entoure est la source même de nos revenus. Plus l’accent sera porté sur la protection de l’environnement, sur la mobilité et sur des services à haute valeur ajoutée, plus la Corse et les Corses pourront être émancipés économiquement.

Vous avez d’autres activités, notamment celle d’enseignant à l’Université de Corse, quel est votre regard sur notre jeunesse insulaire, spécifiquement dans le monde de l’entrepreneuriat?

Le chemin lié à l’entrepreneuriat en Corse a fait un progrès remarquable! L’Université, la collectivité de Corse, les chambres de commerce, les nombreux acteurs de l’écosystème ont beaucoup œuvré ces dernières années pour promouvoir la création et la reprise d’entreprise, former, convaincre et accompagner. Contrairement à il y a 10-15 ans, près d’un jeune sur deux envisage désormais une carrière entrepreneuriale sans frémir, soit pour reprendre une entreprise familiale, soit pour développer une activité économique. Je suis fier de tout cela, c’est un combat qui me tient à cœur comme à tant d’autres, et c’est la clé de la réussite et de l’émancipation. Nous avons une jeunesse volontaire, entreprenante et qui cherche à travailler dans sa région.

Comment avez-vous géré l’échec dans votre carrière professionnelle ?
Il est impossible de développer une expertise au cours de sa carrière sans s’être trompé, remis en question pour trouver de meilleures solutions à une situation. Les erreurs accentuent l’expertise. Au cours de ma carrière, c’est très souvent la relation humaine qui a été au cœur des dossiers à traiter, et lorsque très tôt, très jeune, vous prenez de fortes responsabilités, même avec la passion de ma discipline, les écueils liés aux relations, aux négociations, à la confiance que vous portez aux autres peut parfois vous aveugler dans vos prises de décisions. La plupart des erreurs ont été liées à la naïveté de la jeunesse. Mais c’est un chemin indispensable pour grandir. Il ne faut pas avoir peur de se tromper. Et lorsque c’est le cas, il faut l’accepter et en profiter pour s’améliorer.

Quelle est votre plus grande fierté?

J’en ai quelques-unes (rire). Des sociétés qui ont été reprises avec succès par les enfants de dirigeants, des levées de fonds réussies pour développer de grand projet, de jolies restructurations d’entreprises menées à terme à partir d’opérations à fort effet de levier. Aujourd’hui, je suis fier d’accompagner le développement de BARNES Corse et de continuer à œuvrer chaque année à la formation de nombreux étudiants, notamment en finance.

Quelle est votre devise?

Le travail, le travail, le travail! Beaucoup me reconnaîtront. C’est pour moi la seule devise pour être émancipé, libre et épanoui.

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