Recyclerie Opra: La solidarité au cœur

DARETU À L’ANDATURA DI L’ASSOCIU OPRA, CI SÒ OMI È DONNE, ADDUNITI IN GIRU À UN PRUGETTU CUMUNU. SI TRATTA ASSAI DI SAPÈ FÀ È DI TRAVAGLIU. L’ATTIVITÀ MESSE IN BALLU SÒ GHJUVEVULE, INNUVENTE È CREATRICE D’IMPIEGHI DI QUALITÀ È IN LEA CÙ E REALITÀ LUCALE. IN CORE DI U CARRUGHJU DI PAESE NOVU, IN BASTIA, FRANÇOISE HUGUET, A DIRETTRICE DI STA STRUTTURA PIÙ CHÈ DINAMICA, CI PRESENTA U SO ULTIMU PRUGETTU, QUELLU D’UNA RICICULERIA SULIDARIA DI A QUALE L’AZZIONE HÀ UNA PURTATA MAIÒ È RICCA DI SENSU À PRÒ DI A PUPULAZIONE.

Propos recueillis par Petru Altiani

Françoise Huguet, comment la recyclerie de l’association Opra est-elle née ?

La recyclerie est née de l’existence de deux actions développées depuis 10 ans (Boutique « Histoires de Fringues » et Fablab) pour lesquelles nous souhaitions apporter une évolution qui permette de répondre aux besoins de la population mais aussi de répondre aux évolutions technologiques et environnementales auxquelles les usagers doivent être sensibilisés.

Comment son action s’articule-t-elle ?

La recyclerie s’articule autour de ces deux actions qui perdurent bien sûr mais de manière plus générale c’est une action qui vient compléter l’offre de services de notre Espace de vie sociale Jeunes et de notre Pôle insertionnel Adultes.

De combien de personnes se compose l’équipe de votre recyclerie ? 

Nous comptons dans nos rangs un fabmanager, Gérard Bandini, une médiatrice sociale et animatrice des ateliers de la recyclerie, Erwana Legrand, une responsable de Boutique « Histoires de Fringues », Zaima Boughalem. Viendra nous rejoindre sous peu une autre animatrice Fanny Reverdy. Et puis n’oublions pas les bénévoles : Joseph Vergnaud, Jeanine Mei, Ali Krimi, Antoine Ruyo, Franck, MT Verardy…

En quoi était-ce important de vous installer au cœur d’un quartier prioritaire ?

Notre association est implantée dans le quartier de Paese Novu depuis 20 ans. Ce projet est une extension de ce que nous proposons depuis la création de l’association. C’est important d’innover et de proposer des projets qui évoluent au gré des besoins de la population ; en l’occurrence sensibiliser, former les habitants à trier, valoriser les matières et notamment le textile, apprendre à consommer autrement, et apprendre à créer avec le numérique, découvrir de nouveaux métiers dans le numérique.

Quels types de vêtements récupérez-vous ? Comment les collectes ou les dons s’organisent-ils ?

Nous récupérons tous les vêtements : homme, femme, enfants, bébé, les accessoires (sacs, chaussures, chapeaux, collants, chaussettes, sous-vêtements, ceintures…). Le public dépose les sacs de vêtements et autres accessoires devant les locaux de notre recyclerie ; nos bénévoles ont créé un grand bac à cet effet. Des partenaires nous proposent plusieurs fois par an d’organiser des collectes, la confrérie de Saint-Florent par exemple, la préfecture de Haute-Corse très prochainement mais nous avons aussi des dons d’enseignes commerciales (Géant Casino, Leroy Merlin).

Quelle est la variété de vêtements recyclés dont vous disposez ? Et quelle catégorie est la plus présente ?

Ce nouveau projet va nous permettre de nous professionnaliser, notamment pour mettre en place une traçabilité des dons et matières réceptionnées. Il est issu du travail mené dans le cadre de l’accompagnement que nous avons eu avec CAPI (Corse Active Pour l’Initiative) et le dispositif local d’accompagnement (DLA).

À quel prix les revendez-vous ?

Chaque client est d’abord un adhérent de l’association (5 euros par an), ensuite cet usager peut acheter les articles entre 1 et 10 euros max.

Pour les familles qui ne pourraient pas supporter ces coûts, sur orientation et accompagnement d’un travailleur social, nous accordons la gratuité. Beaucoup de gratuité a été accordée en 2021.

De quels matériels disposez-vous ? Et comment la recyclerie fonctionne-t-elle ? 

Nous sommes équipés d’une fraiseuse numérique, d’imprimantes 3D, d’une découpeuse Laser, d’une machine à coudre numérique, d’une surjeteuse, d’une découpeuse vinyle ainsi que d’un mur d’outils à main.

Dans le contexte de crise économique et sanitaire, avez-vous enregistré davantage de besoins d’avoir recours à votre association et, en particulier, à votre recyclerie ?

La recyclerie telle qu’elle est organisée dans le cadre du nouveau projet n’a ouvert qu’en octobre 2021. Toutefois, la boutique solidaire « Histoires de Fringues » qui est un des piliers de ce projet a très bien fonctionné en 2020 et 2021 malgré les périodes de confinement. Nos portes sont restées ouvertes avec une organisation revue pour respecter les règles sanitaires mais nous devions pouvoir répondre aux besoins des usagers : maintenir le lien social. Le Fablab quant à lui a été un des acteurs du réseau « Makers Uniti », nous avons fabriqué, avec les imprimantes 3D, 450 visières pour les soignants lors du 1er confinement. Ensuite, nous organisions des distributions tous les soirs pour que les gens viennent les chercher, ce fut un mouvement de solidarité exceptionnel qui restera gravé dans nos mémoires.

En règle générale, quel est le profil des personnes qui vous sollicitent ?

Tous les publics participent à ce projet, c’est cela l’économie sociale et solidaire. Nous favorisons la mixité des publics, chacun participe, vient avec son besoin et nous essayons d’y répondre. On peut être fragile économiquement ou pas, isolés ou pas, chacun contribue, chacun est un maillon de la chaîne.

Des jeunes qui viennent participer aux chantiers jeunes bénévoles comme celui que nous avons fait en octobre 2021 pour construire des Composteurs pour le jardin partagé de Paese Novu avec du bois récupéré auprès du centre culturel « Una Volta » qui venait de terminer les festivals de la BD et qui se débarrassait de sa scénographie.

Votre local est le point fort de votre association, vous aide-t-il à cultiver le lien d’entraide et d’écocitoyenneté qui vous tient à cœur ?

Totalement, vous avez bien résumé, certaines personnes viennent uniquement pour discuter. Pour d’autres, c’est un moyen et lieu pour se rendre utile, pour d’autres encore c’est un moyen de couvrir leurs besoins en limitant les postes de dépense, pour d’autres aussi c’est un lieu où on apprend, où on s’insère socialement et professionnellement.

Sur quels partenariats votre recyclerie et votre association peuvent-elles s’appuyer ?

J’en ai déjà cité certains. Mais il y en a d’autres : nos financeurs (Ville de Bastia, Communauté d’Agglomération de Bastia, Services de l’État, Contrat de Ville, Plan France Relance, la CAF de Haute-Corse, la Collectivité de Corse, nos mécènes Socodip, Leroy Merlin, les établissements Ponzevera, Zahir Tozgul carreleur…

L’économie circulaire, incarnée pleinement par votre activité associative, est également un concept qui vous est cher ?

Énormément, c’est plus qu’un concept, ce sont des valeurs qui fondent notre projet social.

Quels sont vos projets ?

Développer encore plus d’ateliers sur de nouveaux créneaux horaires, notamment le samedi et le soir après 17 heures.

Répondre aux besoins du monde de l’artisanat pour qui utiliser les outils numériques peut être un plus dans leurs activités de création.

Poursuivre nos missions de lien social notamment auprès des jeunes qui au sein de la recyclerie peuvent venir mettre en avant leur savoir être, leur savoir-faire au cours de stages et ainsi avancer dans la construction de leur projet d’insertion professionnelle.

Nous avons aussi des projets avec de nouveaux partenaires mais là il faudra revenir pour en parler davantage…

Savoir + : www.opra.corsica / 04.95.30.12.05 

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