PlayOut – Entre nuit bleue et rock incandescent
Avec Midnight at Dusk, le duo bastiais livre un nouvel album brut, libre et enflammé
Par Karine Casalta
Un rock sans compromis, à la fois viscéral et poétique,
Depuis plusieurs années, PlayOut s’affirme comme l’une des voix les plus singulières du rock insulaire. Né à Bastia, le projet qui réunit Frédéric Bourreau-Micaelli (chant, guitare, fondateur du label Nepita Records) et Jean-Antoine Raffalli (batterie), a trouvé un équilibre solide et une complicité musicale rare, mêlant, entre riffs déchirants et grooves obsédants, énergie brute et profondeur émotionnelle. Les amplis hurlent, la batterie cogne, mais derrière le chaos perce toujours une lumière. Le duo chante la nuit, la route, la liberté, l’amour et les failles humaines avec une intensité qui évoque autant la rage que la mélancolie.
De garage à rock alternatif : la mue d’un son
Si PlayOut s’est d’abord inscrit dans une veine garage, son univers évolue aujourd’hui vers un rock plus alternatif et indépendant dont Midnight at Dusk porte la marque : un album plus travaillé, plus mélodique, mais qui ne renie rien de la tension et la spontanéité des débuts.
Influencés par la fureur des White Stripes, la révolte des Clash, la soul physique de James Brown ou la puissance sensuelle de Black Stone Cherry, PlayOut revendique en effet une large palette d’influences où se retrouvent aussi l’élégance sombre de Placebo, les textures des Smashing Pumpkins, ou encore la tension nerveuse d’Arctic Monkeys et Nirvana. Des inspirations qui nourrissent un son hybride et personnel, où la rugosité du rock rencontre la sensibilité de la pop indépendante. Une alchimie qui donne naissance à un univers contrasté, entre tension et douceur, rage et lumière.
Du bitume au crépuscule
Pleinement inscrit dans cette veine, Midnight at Dusk, qui sort le 7 novembre 2025 propose douze titres originaux, où se mêlent rage, mélancolie et grooves hypnotiques. Le duo prolonge avec cet album l’esthétique cinématographique qui lui est chère, précédemment initiée avec l’EP Night Expectations (2020). Inspiré par la lumière des néons, les routes désertes et les plans nocturnes chers à Michael Mann, l’album arrive comme une suite à la nuit, évoquant l’entre-deux qui conduit à sortir de la nuit pour aller vers le jour.
Un album fidèle à la devise implicite du groupe: jouer fort et vivre vrai !
À l’heure où tant de musiques se standardisent, eux choisissent le fracas, l’imprévu, l’humanité.
Midnight at Dusk – sortie le 7 novembre 2025
Disponibles sur Spotify, Deezer, YouTube et toutes les plateformes
Instagram – Facebook – Nepita Records
A retrouver sur scène :
Le 14 novembre au Théâtre San Angelo à Bastia en release party
Le 21 février à Paris à la Mécanique Ondulatoire
Le 25 avril au Leda Atomica à Marseille
(d’autres dates encore à venir …)
Rencontre avec Frédéric Bourreau-Micaelli :
Pouvez-vous nous parler du groupe ?
PlayOut est né il y a quelques années avec François Ristorcelli à la batterie. Lorsqu’il est parti sur le continent, Jean-Antoine l’a remplacé en 2020. On se connaissait déjà, donc la transition s’est faite naturellement. C’est quelqu’un avec qui je partage énormément de choses. Aujourd’hui, on est plus qu’un groupe : on est aussi amis dans la vie, et ça se ressent dans la musique.
Votre son a évolué depuis vos débuts garage rock…
Oui, au départ, on nous associait beaucoup au rock garage. Mais avec le temps et surtout avec ce nouvel album, notre univers est devenu plus travaillé, plus mélodique. On reste dans l’énergie brute, mais notre son s’est affiné vers quelque chose de plus indé, plus alternatif. On a collaboré avec Pierrick Delage et fait plusieurs résidences, ce qui a vraiment fait mûrir notre son. Il en ressort quelque chose de beaucoup plus fin que le garage rock.
Quelles sont vos principales influences ?
Pour ma part je suis très rock anglais : Placebo, Arctic Monkeys, The Clash… mais aussi des groupes américains comme Smashing Pumpkins ou Nirvana. Et puis il y a James Brown ! J’ai grandi avec la musique afro-américaine. Même si ça ne s’entend pas directement, cette influence est bien là, quelque part.
Comment naissent vos morceaux ?
Je compose souvent seul, guitare ou piano à la main. Je travaille beaucoup sur les mélodies et les lignes de chant en « yaourt », avant de les envoyer à Jean-Antoine. Il écrit parfois les paroles – comme sur Fading Memories, un titre inspiré par sa grand-mère atteinte d’Alzheimer. Ensuite, on affine ensemble. La base est posée, puis chacun apporte sa patte.
Comment le public corse accueille-t-il votre musique, plutôt éloignée du registre insulaire ?
Honnêtement, très bien ! Même si on chante en anglais et qu’on ne fait pas de musique traditionnelle, on est bien reçus. On a eu la chance de jouer dans de belles salles, d’être présentés à la radio, on a même joué pour le Festival Creazione ! Il faut dire que l’on n’hésite pas à s’ouvrir à d’autres genre que le rock pur pour aller à la rencontre de tous les publics. On aime créer des passerelles : on a partagé la scène avec Patrizia Gattaceca ou Diana Saliceti, en mêlant anglais et corse. Le but, c’est de créer du lien.
Un souvenir de scène marquant ?
Je pense au concert qu’on avait fait à l’Alb’Oru, à Bastia, avec le groupe de rock de Rosa Rocca Serra. On avait rempli l’Alb’Oru. Plus de 200 personnes ! une belle énergie partagée. Et aussi Creazione, avec Francine Massiani qui nous avait invités à partager la scène. Être reconnus par des artistes insulaires, ça nous touche beaucoup.
La scène semble essentielle pour vous…
C’est là qu’on se sent vivants. Le studio, c’est important, mais le live, c’est l’essence du rock. On aime voir les gens bouger, découvrir de nouveaux publics. On a d’ailleurs des dates prévues à Paris et à Marseille, et ça nous motive à fond.
Votre album s’intitule Midnight at Dusk. Pourquoi ce titre ?
C’est la suite logique de notre premier EP Night Expectations. On aime la nuit, ses lumières, son ambiance cinématographique, qu’on retrouve dans les films de Michael Mann, Heat par exemple, avec des plans de nuit très bleutés. Midnight at Dusk, c’est ce moment suspendu entre la nuit et l’aube, une transition vers quelque chose de plus lumineux.
Et la suite ?
L’album sort le 7 novembre. On fera une release party le 14 au théâtre Sant’Angelo à Bastia, avec un set acoustique, avant de partir en tournée sur le continent. Et après ? On verra, mais sûrement sous un soleil un peu plus éclatant !


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