« ON VA S’AIMER »  

L’Écho des Années 80 ou la Mélodie de la Nostalgie 

Par Nathalie Coulon


Ah, les années 80… Cette époque où tout semblait possible, où la musique nous portait dans une danse collective, un peu comme une vague qui nous emportait, sans savoir où elle nous mènerait. On se souvient tous des tubes de l’été, des ballades légendaires qui résonnent encore dans nos têtes comme des hymnes à une époque révolue. Et qui mieux que Gilbert Montagné pour incarner ce moment de douceur mélancolique avec son éternel « On va s’aimer » ? Une chanson qui évoque l’espoir et la passion, dans un monde où tout semblait plus simple et plus beau, n’est-ce pas ?
Ça c’était un soir de l’été autour d’une table en attendant la soirée karaoké du village, blues du samedi et contemplation du temps qui passe avec la boss de la rédac qui nous parle d’un temps que les moins de 20 ans… Elle, elle avait 16 ans quand Montagné groovait le fameux « On va s’aimer ».
Moi un peu moins et je me souviens des tours fous d’auto-tamponneuses à la foire de Francardo (qui n’existe plus d’ailleurs, tempi è tempi) et ses sunlights des tropiques. 
Waouh! 
Mais voilà, aujourd’hui, on est là, à l’aube de l’année 2025, et les souvenirs des années 80 s’entrechoquent avec une réalité bien plus sombre. Les 15 derniers jours ont été marqués par des bouleversements dans le panorama politique international. Des cris de colère dans des rues de pays que l’on aurait pu croire endormis, des nouvelles qui filtraient lentement derrière les murs de la désinformation. Comment sortir la tête de l’eau quand les mélodies d’une époque révolue se heurtent à la cacophonie du présent ?
Alors, que fait-on de cette nostalgie ? On s’accroche à elle comme à une bouée en pleine tempête. On se remémore ces étés d’insouciance, le zinc des cafés remplis de rires et de promesses, les bals de folie des villages et on se demande comment on en est arrivé là ? Comment se fait-il qu’un simple tube puisse évoquer des sentiments si profonds et pourtant si lointains ? La nostalgie peut-elle vraiment nous servir d’échappatoire face à l’incertitude et à la tension qui assiègent nos esprits ?
La question qui demeure est : cette mélodie du passé peut-elle résonner dans un monde marqué par les crises, les conflits et les angoisses ? Peut-on s’aimer quand le monde qui nous entoure se disloque ? Peut-on avancer, main dans la main, sans sombrer dans la paranoïa ambiante ? C’est ce paradoxe qui nous suit comme une ombre : la quête de douceur dans une réalité qui semble en tout tant vouloir briser nos rêves.
Alors, oui, chantons encore Montagné, cherchons la chaleur de ces souvenirs. Mais avec un œil critique sur ce qui nous entoure. La nostalgie, c’est peut-être aussi une force qui nous pousse à lutter pour un avenir meilleur. 
Vieux discours d’anciens combattants sapés de jean’s neige (vous vous souvenez ?) de sweat fluo, de franges pétées à la Bananarama, de chants de Canta u populu corsu qui en chœur dans la puissance entonnait un « Sunate u cornu », les mêmes qui avaient vécu Aléria comme une offense au peuple corse, les dix premières années de l’Università di Corti où l’on se sentait fils et filles de cette terre tout en rêvant un jour d’être punks dans les rues de Londres. 
Cette schizophrénie nustrale qui jamais ne nous lâcha pour vivre sur une île, c’est vivre l’enfermement tout poétique qu’il puisse être, tout solidaire qu’il a pu être, tout toujours tout plus comme ce sang qui coule dans nos veines. 
Je voudrais qu’on puisse s’aimer encore longtemps et toujours en paix dans le légendaire : « Pace è Salute ».
Eccu ! La chronique de septembre qui aurait dû être le marronnier de l’année. 
À vos cartables, vos stylos, vos papiers. 
Soyez heureux, éduqués, instruits, élevez-vous pour construire le monde de demain.
Vous êtes les enfants de l’avenir et nous les quinquas, sexa, etc., remplis de souvenirs qui aident toujours à vivre.
Bon mois de septembre à tutti que l’automne arrive…

Les commentaires sont fermés, mais trackbacks Et les pingbacks sont ouverts.