No Future 

Humeur

Par Nathalie Coulon

No Future 

La devise des punks 

Un slogan du mouvement punk issu de la chanson « God Save the Queen » des Sex Pistols. Il s’apparentait au départ à une attaque contre la société britannique (pas d’avenir pour toi dans le « rêve anglais »), mais a également généré une vision plus pessimiste et nihiliste de l’idéologie punk. Dans ce pessimisme ambiant, l’hiver est bel et bien terminé pour laisser un printemps prêt à exploser…

No Future

Et tout faire péter ! Mais avant il nous reste toute la beauté du monde :

La neige sur les sommets, les pommiers sont en fleurs, les amandiers aussi, pas encore les cerisiers comme à Kyoto mais tout est beau. La fonte des neiges, les rivières qui coulent à flots, le soleil qui réchauffe les terres et les habitants, même si un peu, beaucoup trop c’est vrai, nous requinque en vitamine D, colore nos visages gercés par les dernières tempêtes. Des épisodes de vent fou jusqu’à plus de 200 km/h dans le cap, au sud, à l’intérieur des terres qui ont fait plier les arbres et les branches tel un ouragan tropical. 

Le 49.3 qui nous prédit de vieux jours bien moroses et lancinants, un rude bâton de vieillesse. 

Et dans tout ça, se dire que l’on est sur cette terre pour vivre pleinement parce que mourir c’est bien la chose la plus moche que l’on ait pu inventer. No Future, non ! Pas tout de suite…

Gravir les chemins rocailleux des sommets pour voir la mer à l’horizon, nager à contre-courant pour se sentir vivant et respirer le grand air revigorant du maquis pour se sentir le roi du monde. 

En 2023, on n’aura jamais autant vanté la connexion avec la nature, ouvrir ses chakras bien loin des confins hindous et bousculer son quotidien. 

S’offrir une retraite de méditation, un jeûne intermittent dans un caseddu en montagne, no prizuttu, no vinu !

Chacun se fera sa propre religion et s’il était là le bonheur ! Comment expliquer ce besoin de se relier corps et âmes à la forêt, à la mer, à la montagne ? Pourquoi avons-nous tant besoin de nous frotter à la faune et à la flore ? Pourquoi la nature nous permet d’être plus attentif, plus créatif, plus sensible, à la fois recentré sur soi et ouvert au monde ? Pourquoi avons-nous besoin de nous retrouver seul dans la nature ? Pourquoi cette solitude volontaire immergée dans un espace naturel nous permet de mieux retrouver la société et nos semblables ?

Dans ce monde en plein chaos entre business bobo écolo et vrais amoureux de la nature, on n’a rien inventé de mieux pour échapper aux anxiolytiques, aux burn-outs flinguants, à la dép hivernale. Respirer, respirer, avant de suffoquer. 

Relire Sylvain Tesson, Jack London et réciter en chœur les poésies de son enfance. Avant que la crise ne s’installe durablement, on va se souhaiter des lendemains qui chantent ! 

Chi Tantu No Future ! 

Veranu

T’arrizzi un amatina

È ti senti cummossu

Un nunda t’agradisce

Ai u bè à dossu.

T’intrateni cù i fiori,

E petre, u to purtellu

Capisci u caccianile

È capisci l’acellu.

Ti trovi à mandà basgi

In u circondu sanu.

Canti à voce rivolta

Hè cusì u veranu !

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