L’Università in cumunu

Plus que jamais….

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 Par Jean Poletti

Dominique Federici sitôt  élu à la présidence de l’université eut à prendre une décision cardinale. Sa main ne trembla pas. Sans hésiter, bien avant d’autres, alors que le coronavirus n’en était qu’à ses balbutiements, il ordonna la fermeture de l’institution. Sous sa houlette la continuité pédagogique s’organise afin de ne pas pénaliser les étudiants. Tout en posant les jalons de l’avenir

Le combat pour la présidence est derrière lui. Désormais son  nouveau et immédiat défi consiste à faire travailler autrement une communauté universitaire que les circonstances amputent de son légitime point de ralliement.  Dans une stratégie évolutive, rapide et efficiente, la classique doctrine des cours se transforma en télétravail. En corollaire, fax, mails et autres conversations téléphoniques permettent ce qu’en terme générique on nomme la continuité de l’enseignement. Cette nouvelle méthode qui rejoint le célèbre slogan l’imagination au pouvoir, rencontra un large consensus.  Etudiants et  professeurs, mais au-delà l’ensemble de la communauté jouent le jeu, pour reprendre une explicite expression de Dominique Federici.  Par le truchement du système vidéo, cours magistraux et travaux dirigés peuvent ainsi être  poursuivis. En privilégiant l’adaptation  et le pragmatisme la méthode prévient l’esquisse de l’ombre de la paralysie. Ce palliatif, pour efficace qu’il soit, permettra-il la tenue en juin  des examens de fin d’année ? Poser la question ne relève pas tant s’en faut du pessimisme. Mais éviter de la verser dans la sphère des interrogations relèverait  sans conteste a n’avoir qu’une vue parcellaire de la problématique. D’ailleurs le nouveau président, dans un langage  qui bannit l’euphémisme, n’élude pas cette hypothèse. Tout en la relativisant, en regard des nombreuses inconnues qui pèsent sur la durée et l’intensité de la crise sanitaire.  Dès lors, «  Chacun comprend aisément que toute décision ou jugement serait prématuré. » Et aussitôt d’ajouter « Néanmoins nous ne demeurons pas inertes. Les équipes pédagogiques  réfléchissent  à divers scenarios. »

Le collectif de la solidarité

Report des examens en septembre ? Cela n’est  pas vue de l’esprit. Il est techniquement envisageable.  Mais en contre-point il se conjuguerait avec la préparation de la nouvelle rentrée, ajoutant ainsi la difficulté d’effectuer ces deux opérations dans le même temps.  Quoi qu’il en soit, ce n’est vraisemblablement pas trahir la pensée de  Dominique Federici de dire  que sa priorité, qu’il égrène sans cesse, est d’offrir les meilleures prestations possibles aux étudiants. E dumane fara ghjiornu, comme dit un proverbe. En toute hypothèse, il est aisé de percevoir qu’aux yeux du jeune président l’objectif au quotidien est d’éviter que le monde estudiantin soit, en onde de choc, défavorisé dans son cursus annuel.

Mais en regard de la tourmente que traverse l’ile, la communauté universitaire entend  transcender ses missions et faire pleinement œuvre de solidarité. L’objectif ?  Une contribution pour produire des tests dans ses laboratoires, dans le cadre d’une phase de dépistage généralisé. Un appel aux décideurs  afin que soit mis en œuvre, chez nous aussi, le protocole a base de chloroquine, développé par le professeur Raoult. Un collectif a été créé à cet effet. Il a vocation à s’élargir au corps médical puis a l’ensemble de la société civile. Pour adhérer et devenir cosignataire : anticovid19universita@univ-corse.fr

Dominique Federici ne met cependant  pas sous le boisseau le programme  qu’il détailla lors de sa campagne. Elle s’appliquera avec force et vigueur lorsque la funeste pandémie sera jugulée. Lors du retour à la normale il pourra  concrétiser les cinq axes majeurs alliant  tradition et modernité qu’il veut pour l’université.

La preuve par cinq

Sans verser ici dans le rappel exhaustif de ce plan d’envergure  citons les cinq points majeurs qui s’articulent entre-eux.  Développement de l’offre de formation. Ouverture a l’international. Vie de l’étudiant.  Relation étroite avec le territoire. Langue et culture corse. Le patrimoine. 

Ces têtes de chapitre renvoient à l’optimisation de  la pluridisciplinarité par des cursus répondant à des problématiques territoriales. Il conviendra également d’encourager le développement de projets pédagogiques et scientifiques internationaux. Sans omettre l’internationalisation de l’offre de avec le développement de double-diplômes. Et dans un ordre d’idée similaire d’organiser des « universités d’été ». Egalement dans les cartons la dynamisation de la vie du campus, Et une attention soutenue à l’intégration et à la réussite de tous les étudiants, notamment des plus fragiles.

Une ère nouvelle

Parallèlement, dans le souci d’accroitre et d’améliorer le cadre du travail, il est acté la Construction d’un bâtiment sur le campus Grimaldi dévolu à l’IUT et l’Ecole d’ingénieurs. Mais aussi  la réhabilitation de l’ancienne Ecole normale d’Ajaccio dédiée à l’enseignement immersif.   Et celle de la caserne Padoue à Corte pour les arts et l’artisanat.

On le voit clairement, entre opérations factuelles et structurelles et nouveautés scolastiques,  l’université, sous l’impulsion de  Dominique Federici, veut entrer dans une ère nouvelle. Celle de   l’excellence à visage humain.

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