Fédération du bâtiment et des travaux publics de Corse-du-Sud: Le cri d’alarme face au surcoût et la pénurie de matériaux

Publireportage

Rien ne va plus dans la construction. Hausse des prix des matériaux, approvisionnement difficile, spectre de la pénurie. Cette trilogie frappe aussi de plein fouet notre île. Jean-François Luciani, président du BTP de Corse-du-Sud alerte des élus et se joint aux démarches de la Fédération nationale pour tenter de trouver une solution pérenne. 

« Au nom des entreprises que je représente, je souhaite vous sensibiliser aux difficultés qu’elles rencontrent actuellement. Elles se trouvent surtout confrontées, depuis le début de l’année, à une envolée des prix des matériaux et à des difficultés d’approvisionnement, parfois même à des pénuries plus ou moins transitoires. »

Tel est le début de la lettre adressée par Jean-François Luciani au président du Conseil exécutif, au maire de Porto-Vecchio, et celui d’Ajaccio, également président de la Capa. La missive est explicite et détaille nettement l’origine mais surtout les graves conséquences pour une corporation clouée au pilori par les conséquences directes ou induites de la crise sanitaire 

Le constat, tel que relaté par le nouveau président, échappe aux causes locales voire nationales. En effet, reprenant des données statistiques aisément vérifiables, le courrier souligne notamment que la hausse des prix s’explique principalement par les suites de la Covid-19 et la désorganisation des filières productives et du transport qu’elle a induite. Des soubresauts qui conjugués à la forte reprise économique de certains pays comme la Chine ou les États-Unis ont aggravé une offre limitée. D’où une forte hausse des prix des cours des matières premières et des matériaux qui s’échangent sur les marchés internationaux. 

Édifice fragilisé

Ce phénomène a d’abord été observé sur les produits acier, cuivre, PVC et polyuréthane, puis sur le bois de construction et les autres métaux non ferreux. Le mouvement gagna les autres plastiques, le polystyrène, le verre, la peinture, les résines. Sans oublier des équipements plus techniques, dotés de puces électroniques ou autres composantes en silicium. Il est aujourd’hui courant pour les entreprises de recevoir des annonces de fournisseurs à + 30%, voire plus encore. 

À cela s’ajoutent désormais des ruptures durables d’approvisionnement pour certains des matériaux précités, ce qui ne pourra que rallonger les délais de réalisation des chantiers. 

Tel est le tableau. Il est encore noirci, si besoin était par un fait probant : exception faite des produits consommés localement, le ciment notamment, tous les matériaux se trouvent désormais impactés !

Du bilan aux perspectives, le chemin est ténu. Mais tenter de juguler cette crise, fusse partiellement, passe par des décisions qui en terme générique peuvent être qualifiées de politique. 

D’où la requête adressée aux trois édiles ayant voie au chapitre en Corse-du-Sud afin qu’ils acceptent à tout le moins le recalage des plannings. Et ce, bien évidemment sans application de pénalités de retard, en cas de rupture d’approvisionnement.

Pas de visibilité

Par ailleurs, Jean-François Luciani affirme sans crainte d’être démenti que chiffrer les opérations à venir va devenir difficile, pour ne pas dire aux lisières de l’impossibilité. La raison ? Une absence de visibilité sur les délais de livraison et les prix à date. Et précision qui étaie encore l’argumentaire : « Souvent les fournisseurs nous assurent, au mieux, d’un maintien de leur prix sur quinze jours maximum. » D’où la demande qui s’inscrit avec insistance dans le droit fil d’une situation contrainte. « La nécessité de recourir à l’indexation des prix tant dans le domaine de l’actualisation que celui de la révision dans vos prochaines consultations, sur la base des index métier officiels de l’Insee. »

Ces quelques mesures pourraient localement atténuer le malaise et lever un coin du voile de la grande incertitude qui obstrue l’avenir de la corporation dont a précisément en charge Jean-François Luciani. 

Pour autant, il sait qu’un tel marasme ne peut se militer à une vision parcellaire. Aussi adhérant pleinement à la démarche de la Fédération française du bâtiment, le BTP de Corse-du-Sud apporte sa contribution à la saisine du gouvernement et particulièrement à l’hôte de Bercy. 

Amortir le choc

Sans entrer dans le détail exhaustif disons qu’il est demandé que soient rapidement mises en œuvre des mesures afin d’amortir au mieux un choc qui pourrait se traduire en catastrophe sur le plan économique, si rien n’est fait.

D’ores et déjà ici, comme sous d’autres horizons, des risques d’arrêts de chantiers pour les entreprises ne sont plus vue de l’esprit. Tandis qu’une faible lisibilité sur la sortie de crise nourrit l’anxiété, tant elle pénalise professionnels du bâtiment et leurs clients, publics ou privés. Telle est en péroraison l’analyse de José Santoni, secrétaire général de la Fédération BTP 2A.

Les commentaires sont fermés, mais trackbacks Et les pingbacks sont ouverts.