BORN TO BE ALIVE

Par Nathalie Coulon

Nés pour être vivants, chantait Patrick Hernandez en 79. Qui ne connaît pas ce refrain : « Born, born to be alive » ?
Et franchement à l’heure où sonne le pass vaccinal et sa 3e dose de rappel, on voudrait bien aller se dandiner sur le dance floor. Patience les boîtes de nuit pour les plus jeunes (quoique ça devrait être remboursé par la sécurité sociale un Saturday night par mois pour les autres moins jeunes) rouvrent d’ici quelques semaines et le café pourra se reboire au comptoir ! Youpi ! On en avait même oublié le couplet des mesures gouvernementales : à compter de 15 jours et pour une durée de 15 jours, debout, assis, assis et maintenant debout ! Ouf !

 
« Born to be alive », chantait donc Hernandez et ça prend tout son sens et même plus depuis les restrictions imposées par la pandémie. À partir du moment où l’on naît il est un devoir d’être vivant. 
En Corse, vivre se dit campà. Campà, ça chante dans la bouche de celui qui le prononce et ci campemu en français signifie : on se régale.
On va donc décider en version nustrale de se camper.
On va vivre !!!
On va promouvoir l’état du vivant pas seulement de celui qui respire, qui a le cœur qui bat, on ne va pas revenir sur nos cours de sciences naturelles de primaire pour savoir ce qui est vivant ou mort. Non vivre dans son entité la plus philosophique, la plus charnue, la plus nourricière, celle qui fait de nous des êtres vivants. 
On devrait organiser les assises du vivant. Pourquoi toujours faire référence au commun des mortels qui somme toute est bien mortifère rien quand en exprimant l’idée. Rendons grâce au vivant et interrogeons-nous sur ce que ferait cette fois le commun des vivants ?
Toutes ces notions me dépassent finalement. Flotte dans l’air une telle ambiance nauséabonde que la fracture sociale se fait de plus en plus grande. 
Les meetings politiques où l’écho de la parole creuse résonne de plus en plus fort. Les protocoles sanitaires asphyxiants, les contraintes dans les écoles obligeant test et autotest tous les quatre matins et l’obsession de la ligne sur ce bidule en plastique qui te donnera la tendance du jour : positif, négatif, asymptomatique, etc.
Liberté, isolé, réanimé, waouh ! 
La mode 2021-2022 est au summum du manque d’air total à part celui renouvelé 10 minutes toutes les heures d’après les annonces télévisées et radiophoniques ! 
À tout cela se rajoute une épidémie : celle des anti.
Une tendance à part entière, on a donc les Antivax-Antiautotest-Antigouvernement-Antitout, on se positionne sur le moindre sujet. 
Contre, anti, réac et puis quoi ! 
Le temps qu’il fait ? Les normales saisonnières ?
La morale triompherait elle sur le climat, sur la vaccination, sur les harcelés-ées et les harceleurs, sur « t’es Delta ou Omicron ? » Pro-Zemmour ou anti-Macron, new natios ou historiques et tout le blabla qui nous empêche de vivre pleinement, humainement et librement.
Janvier est désormais dans le rétro, février s’offre à nous glacial et ensoleillé : Campatevi et appréciez chaque jour qui s’offre à vous loin de Kaboul sous la neige et affamé, loin des îles Tonga dévastées, la Corse en hiver est une île délicieuse pour s’émerveiller.

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