Avocats corses de Paris
U ghuramentu in lingua nustrale

À l’heure où chaque mot compte, il fallait bien une imprimeuse… et une avocate ! L’Indéprimeuse, maison créative qui sublime les mots avec audace et précision, s’associe à l’Association des Corses du Palais qui regroupe les avocats et juristes corses du barreau de Paris, représentée par sa présidente, Me Marie-HélèneFabiani, pour proposer une édition singulière et raffinée du serment des avocats.
C’est la première fois que le serment d’avocat est traduit en langue corse, 50 ans après les débuts du « Riacquistu ».
Ce choix n’est pas un simple clin d’œil identitaire : il fait écho à une longue tradition. Bon nombre de ténors du barreau de l’entre-deux-guerres avaient pour langue maternelle le corse :
Hyacinte de Montera, César Campinchi, et bien sûr l’immense Vincent de Moro Giafferi, figure légendaire de la défense.
Oserons-nous rappeler que le Codecivillui-même fut instauré par un natif d’Ajaccio, un certain NapoléonBonaparte? Cette initiative rend hommage à la solennité de ce texte fondateur de la profession, tout en lui offrant un écrin graphique à la hauteur de son importance.
Le choix typographique s’est porté sur la policeBodoni, caractère emblématique de la fin du XVIIIᵉ siècle et figure de proue de la grande famille des « Didones ».
Un choix qui résonne avec l’histoire : c’est dans ce même langage typographique qu’a été imprimée, chez Firmin-Didot, la première édition du Code civil des Français (1804), socle de notre droit moderne.
Mais si le Bodoni porte avec lui cette aura de rigueur, de clarté et d’autorité, L’Indéprimeuse a choisi de le faire dialoguer avec une mise en page moderne et audacieuse.
Les avocats corses ont souhaité de leur côté mettre en exergue la notion d’Humanité de leur serment. Jeux d’espaces et des corps, équilibre des blancs et des matières : autant d’éléments qui réaffirment que tradition et innovation ne s’opposent pas, mais se nourrissent.
Certains verront également dans cette mise en page un clin d’œil féministe…
Enfin, ce serment revisité conjugue donc la puissance du droit, la beauté de l’imprimé et la richesse d’une langue. Entre héritage et mémoire des grands avocats corses, des avocats en général, et audace graphique contemporaine, il s’élève, dans les mots comme dans la forme, à la hauteur de l’engagement qu’il représente.
Les premières éditions seront présentées lors de l’inauguration du Quai de Corse-Pasquale Paoli le samedi 6 septembre 2025 à Paris, en présence notamment de Anne Hidalgo, maire de Paris et de Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de Corse.
Le Paris de la solidarité
Le Secours Populaire n’a pas dérogé à sa règle d’entraide agissante. Dans le cadre de ses quatre-vingts ans d’existence, il offrit un séjour à quarante mille enfants dans la capitale. Parmi eux quatre-vingts jeunes corses qui pour la plupart purent ainsi découvrir Paris. Cette opération baptisée « Journée des oubliés des vacances » fut dans l’île initiée par Hyacinthe Choury, secrétaire général du Secours Populaire régional, et des bénévoles qui se mobilisèrent pour l’épilogue heureux. Tour Eiffel, pique-nique géant sur le Champ-de-Mars transformé pour l’occasion en lieu de vacances. Animations, démonstrations sportives, découvertes de métiers, boîte aux lettres des rêves, karaoké géant furent au programme. Avec en point d’orgue, le survol de la patrouille de France, rien que pour leurs yeux. Dans ce droit fil, une quarantaine d’enfants purent aussi visiter durant trois jours divers points de l’île. Avec notamment des activités culturelles et ludiques, et des sorties au Parc Galea ou dans des sites aquatiques. Un grand bravo au Secours Populaire.
Ricordu d’Aleria
Il y a cinquante ans Aleria. La cave occupée. La réaction de Poniatowski. L’assaut. Les morts. Ce chapitre de notre histoire contemporaine a été commémoré sur le site des événements. Elle remit en perspective les enjeux politiques du commando qui autour d’Edmond Simeoni bâtit le socle du nationalisme et au-delà d’un sentiment d’appartenance à une communauté semblable mais différente des autres.
Cette édition se distingue par un geste fort : le serment sera imprimé en langue corse (mais également en langue française).
Ghjurgu, inquantu
à avucatu,
d’esercilà i me funzioni
cù dignità. cuscenza, indipendenza, prubità è Umanità
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