A la une – Juin 2014

Parti Pris———– Les  énarques vous saluent bien—————

A rebrousse-poil

« Merdre  alors ! »

Quand ça veut pas ça veut pas. Les sondages se suivent et se ressemblent pour le chef de guerre François Hollande.  HYPERLINK « http://www.20minutes.fr/politique/1377877-popularite-hollande-inchange-a-18-valls-perd-deux-points-a-56″ \t « _blank » Sa popularité reste toujours dans les abysses, à 18% d’opinions favorables. Ce n’est pas possible, c’est encore un sondage truqué, on le croyait à moins.

Il doit exister un seuil incompressible en dessous duquel on ne peut plus descendre. Même le jeune pop Manuel Valls ne peut plus rien pour lui. D’ailleurs lui aussi est entrainé par le boulet de l’Elysée et commence à plonger. Pourtant François Hollande en pleine apostasie néo libérale, passé du socialisme à la social-démocratie puis au social libéralisme dont le mot social sera bientôt évacué, fait des efforts pour sortir la France de l’ornière de plusieurs siècles de mauvaises gestions publiques. Mais l’impopularité c’est comme les sables mouvants, au début plus on bouge plus en s’enfonce et à la fin on est aspiré vers le fond. Pas étonnant qu’après seulement deux ans de mandat  François Hollande soit déjà considéré comme le moins bon des présidents de la Ve République avec seulement 0,5% des sondés qui le considèrent comme le meilleur chef d’Etat. Encore trois ans, ça promet, on imagine où il en sera alors quand il aura donné le meilleur  de lui même. Surtout que dans sa nouvelle « dream team » de combat  il y a son ex, Ségolène Royal, qui pour 56% des français est un handicap pour lui. Ségolène ce n’est pas un cadeau, mais il faut dire que question handicap François s’y connait, il fait parti avec elle de la célèbre promotion Voltaire de l’ENA qui gouverne la France. Et vue la description qu’un jeune énarque fait de cette école on peut comprendre que le pire soit encore à venir.

La botte secrète

Ce jeune repenti a tiré de sa scolarité un livre titré « Promotion Ubu Roi »,  « Mes 27 mois sur les bancs de l’ENA », son journal de bord tenu de décembre 2009 à mars 2012 paru chez Flammarion. Une école qui sélectionne 81 brillants jeunes gens via des épreuves impitoyables pour leur infliger ensuite un cursus pitoyable. Olivier Saby parle de « vide abyssal de l’enseignement et d’indigence de la formation. » Un vide dont les élèves n’osent pas se plaindre parce que cela pourrait nuire à leur classement de sortie. Et le classement c’est l’obsession, la botte, c’est la voie royale vers le Saint Graal de l’inspection des finances, la Cour des compte, le Conseil d’Etat pour les quinze premiers, sinon plus bas on peut toujours choisir les affaires étrangères ou la préfectorale. On comprend mieux que proposer la botte puisse avoir plus d’un sens à l’ENA. Ce livre est terrifiant, s’ils veulent des bonnes notes il suffit d’apprendre par cœur règlements, directives, décisions de la Commission Européenne et avis du Parlement européen. « Pour réussir l’épreuve, pas besoin de réfléchir : vous devez connaître le format et le remplir avec les mots-clés adéquats, pas d’initiatives, ça risque de nous desservir ! » « L’important est juste que nous sachions pondre une résolution, en étant notés sur notre capacité à imiter des textes déjà existantes et à singer leur formulation. L’erreur serait de faire preuve de créativité. La sanction serait immédiate ».

Un sacré Trésor

Comme le dit dans le livre une représentante de cette nouvelle aristocratie qui s’est approprié l’Etat au sujet des élections présidentielles « si on pouvait limiter le  HYPERLINK « http://tempsreel.nouvelobs.com/tag/droit-de-vote » droit de vote aux polytechniciens et aux énarques, la France tournerait mieux ». C’est sûr il y a encore des cons qui votent et les empêchent d’exercer pleinement leur pouvoir mais vue la vitesse à laquelle monte le taux d’abstention son souhait deviendra vite réalité. D’ailleurs Aquilino Morelle, devenu une icône chez les petits cireurs de chaussures d’Istanbul,  était  aussi énarque. Le pire c’est que tous les leviers de l’Etat, de la politique et des politiques publiques sont entre leurs mains, le reste va aux polytechniciens, ça aide  à se répartir les postes dans les grands corps de l’Etat et les entreprises. Parce qu’en plus tous ces cranes d’œuf passent sans vergogne du public au privé et du privé au public, trustant tous les postes de banquiers d’affaires à PDG, mais  leur nid, c’est le  ministère des finances et le bien nommé Trésor, d’où ils ont la haute main sur la politique monétaire et fiscale de la France, la politique industrielle, les négociations avec l’Europe  et la dette… Que des choses qui vont bien ! Et dire que partant du constat que transformer la matière grise en emplois est le moteur de la croissance du XXIe siècle certains proposent de faire de la matière grise de la France le moteur de sa croissance.

 Ubu Roi 

Mais  la matière grise la France en déborde. Une mine à ciel ouvert que le monde entier nous envie. On comprend mieux que la croissance en France soit à zéro et que Hollande n’arrive pas à créer d’emplois ! Dans « Ubu Roi » d’Alfred Jarry, le père Ubu se lançait  aussi dans une vaste politique de réformes fiscales: « Messieurs, nous établirons un impôt de 10 % sur la propriété, un autre sur le commerce et l’industrie et un troisième sur les mariages et un quatrième sur les décès, de 15 francs chacun » dont il récolte lui-même les fruits escorté des « Grippe-Sous » et de « salopins de finance » traînant le « voiturin à phynances »… et il envisage à la fin de se faire nommer « Maître des phynances à Paris » !

En Corse où la matière grise est la seule source d’énergie fossile disponible pour alimenter les débats dans les bars, les médias  et à l’Assemblée de Corse on a aussi notre énarque au pouvoir. Il sait tout sur tout et a toujours raison avant les autres et question matière grise il aurait pu en revendre même à Einstein…On comprend que la Corse puisse être trop petite pour lui. Comme dit Ubu, «  merdre alors », ça promet !

Paul Antonietti

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