Le Grimoire d’Elfie Tome 6

Éditions Drakoo

Quand la magie se cache au coin de la route

Après avoir conquis le cœur de plus d’un demi-million de lecteurs, Elfie et ses sœurs reprennent la route à bord de leur fameux bus-librairie !

Par Karine Casalta

Mêlant aventure, tendresse et un soupçon de fantastique, cette série publiée aux éditions Drakoo s’est imposée depuis son lancement comme un véritable phénomène dans l’univers de la bande dessinée jeunesse, séduisant tout autant les enfants que leurs parents.

À bord d’un bus transformé en librairie ambulante, Elfie et ses deux sœurs, Magda et Louette, sillonnent la France, faisant par là même découvrir au lecteur ses habitants, ses paysages et ses traditions, tout en levant peu à peu le voile sur les secrets d’un mystérieux grimoire hérité de leur mère. À travers des intrigues teintées de fantastique et de bienveillance, chaque tome entraîne le lecteur dans une région différente et fait la part belle à la culture locale.

Dans ce sixième tome, les trois héroïnes s’envolent vers la Corse où les traditions insulaires, les paysages sauvages et les légendes locales se mêlent à la magie du quotidien. Un décor à la fois lumineux et mystérieux, idéal pour entraîner les jeunes lectrices et lecteurs dans une aventure empreinte d’émotion et d’enchantement. Un nouvel opus pour lequel Christophe Arleston, qui avait un grand-père corse habitant à Aléria, n’a pas manqué de s’inspirer de souvenirs personnels.

Ainsi, entre un vieux grimoire, des rencontres inattendues et les secrets d’une île fière de ses racines, Elfie va une nouvelle fois devoir faire preuve de courage et d’imagination…

Une série qui fait rimer magie et quotidien

Déjà maître du merveilleux avec Lanfeust de Troy, Christophe Arleston, co-scénariste avec Audrey Alwett, nous plonge ainsi dans un univers empreint de tendresse et de poésie. Ensemble, sous le crayon de l’illustratrice Mini Ludvin, ils renouent avec ce goût du fantastique ancré dans le réel, où les légendes se glissent au détour d’un chemin, au fond d’une vallée ou sur une plage corse balayée par le vent. On retrouve la fantaisie des Légendes de Troy, la douceur d’un Miyazaki, et la modernité d’un récit qui ose parler de sujets graves comme la famille recomposée, le handicap, mais aussi de résilience et de liberté. Tome après tome, Elfie grandit, et le lecteur avec elle…

Entre humour, émotion et merveilleux, Le Grimoire d’Elfie s’impose ainsi comme une série aussi attachante qu’inspirante. Un récit plein de charme et d’humanité, à lire ou à offrir, qui prouve qu’il suffit parfois d’un peu de rêve et de beaucoup de curiosité pour que le monde s’ouvre… comme un livre.

Scénario : Audrey Alwett & Christophe Arleston
Dessin : Mini Ludvin (Ludivine Marques Verissimo)

Audrey Alwett, Christophe Arleston et Mini Ludvin (Ludivine Marques Verissimo) nous dévoilent les secrets de cette série pleine de tendresse, d’humour et d’enchantement.

S’il fallait résumer Le Grimoire d’Elfie ?

Audrey Alwett : C’est une série familiale dans laquelle trois sœurs sillonnent la France dansun bus-librairie, et résolvent des enquêtes en faisant de la magie.

Comment est née la série ?

Audrey : À l’origine, c’est Christophe qui voulait créer une histoire accessible à son jeune fils. Il m’a proposé d’écrire avec lui parce qu’on avait déjà collaboré sur d’autres projets. Au départ, j’ai refusé, faute de temps, mais on s’est quand même rencontrés pour échanger des idées. Et finalement, la discussion a été tellement stimulante qu’il m’a dit : « Tu en as trop donné, maintenant tu écris avec moi ! » (rires). Je n’ai pas regretté.

Christophe Arleston : Restait à trouver la bonne dessinatrice… et Audrey m’a parlé de Ludivine, qu’elle suivait sur Instagram.

Ludivine : Quand j’ai découvert le projet, ça a été un vrai choc positif ! Le synopsis, les personnages, l’univers… C’était exactement le livre que j’avais envie de faire ! J’ai dit à Christophe et Audrey : « C’est un peu effrayant, on dirait que vous avez lu dans ma tête ! »

Vos héroïnes parcourent la France et ses régions découvrant leurs paysages, leurs traditions. Comment vous documentez-vous pour ces voyages ?

Christophe : On puise souvent dans nos propres expériences. Certains lieux, comme la Bretagne, la Provence ou la Corse, nous sont très familiers. Mais pour d’autres régions, on fait de vrais repérages, on rencontre des habitants, on prend des photos… et surtout, on s’appuie sur des « guides locaux » qui relisent nos scénarios pour vérifier les expressions, les coutumes, les détails culturels.
Pour la Corse, par exemple, un ami, Forteleone Arrighi, nous a aidés à rendre les dialogues plus naturels. Les expressions que disait mon grand-père ne sont plus celles des jeunes d’aujourd’hui ! On tient vraiment à être justes, à la fois dans l’esprit et dans les mots.

Malgré son ton léger, la série aborde des thèmes profonds comme le deuil ou le handicap. Était-ce un choix dès le départ ?

Ludivine : Oui, clairement. Je considère que ce n’est pas parce qu’on fait de la pop culture qu’on doit rester superficiel. Pour moi, une bonne histoire aborde des sujets profonds, même si on s’adresse aux enfants, sinon elle n’a pas un grand intérêt. Il se trouve que l’on s’est beaucoup axés sur le deuil, on aurait pu choisir autre chose ; le handicap est aussi très présent, notamment dans ce tome qui se passe en Corse. Mais pour qu’une histoire soit forte, il faut qu’elle aborde des thématiques puissantes, c’est nécessaire.

Vos personnages sont-ils inspirés du réel ?

Christophe : Comme souvent, chaque personnage est un mélange de gens qu’on connaît. Louette, par exemple, doit beaucoup à une amie à nous, Lucie Arnaud, qui est aussi dessinatrice. Certaines anecdotes viennent de nos propres souvenirs ou de ceux qu’on nous raconte lors des repérages. Parfois, une situation vécue ou une expression locale devient le point de départ d’une scène.

Audrey : Oui, on glisse beaucoup de petits morceaux de réel dans nos histoires. Ce sont souvent des détails glanés sur le terrain : une tournure, une anecdote, un mot d’esprit entendu au détour d’une conversation. Ce sont ces éléments-là qui donnent du relief et de la vie à la série.

Ludivine : Visuellement, j’aime aussi que les personnages reflètent leur personnalité. Louette, par exemple, s’inspire de Lucie jusque dans ses couleurs de cheveux ou ses looks un peu punk. Mais Elfie et Magda sont des créations pures, pensées pour évoquer des caractères et des énergies différentes.

Un tome vous a-t-il demandé plus de travail, de cœur ou de patience ?

Ludivine : Alors, le tome 3, pour ma part, reste une épreuve à laquelle j’ai survécu. Les maisons à colombages, le village alsacien typique… En termes de décors, on peut parler de voyage initiatique pour la dessinatrice ! C’était un vrai défi graphique. Après, j’ai un attachement un peu particulier au tome 4 parce qu’il parle de tricot – ma petite passion personnelle ! J’avais demandé qu’il y ait du tricot à mes scénaristes et ils ont bien voulu en mettre partout. Du coup, j’étais très heureuse de dessiner toutes ces idées folles.

Christophe : Oui, on essaie d’écouter les envies de Ludivine… même quand elle nous réclame une loutre pour le prochain tome !

Et la suite du voyage ?

Audrey : On travaille actuellement sur le tome 7, qui devrait se dérouler dans le Périgord. Mais rien n’est jamais figé : parfois on change d’avis en cours de route ! L’idée, c’est de continuer ce « tour de France magique » en variant les décors et les atmosphères.

Christophe : Ce sont d’abord les histoires qui guident le choix du lieu. Parfois, c’est le décor qui inspire le scénario, et parfois l’inverse. Mais il faut toujours que l’aventure reste vivante et que le lecteur ait le sentiment de voyager.

Audrey : Certains lecteurs nous demandent déjà un tome en Belgique ! On ne s’interdit rien, tant que la magie et la curiosité sont au rendez-vous.

Qu’aimeriez que les lecteurs retiennent de la série ?

Audrey : Qu’elle donne envie de lire aux enfants. Si des enfants peu lecteurs découvrent le plaisir du livre grâce à Elfie, c’est notre plus belle réussite.
Ludivine : Oui, on est là vraiment pour offrir des imaginaires aux enfants. Et qu’elle leur donne envie d’explorer le monde, d’ouvrir d’autres livres, de rêver.

Christophe : Et on reçoit beaucoup de témoignages de parents heureux de voir qu’avec Elfie leurs enfants ont pris plaisir à revenir vers le livre. Qu’ils ont lâché les écrans pour revenir au papier. C’est notre plus belle récompense !

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