Tesoru di Machja A murza lambiccata cù stintu è passione

NATA IND’U 2018, HÈ PURTATA ST’ANDATURA DA UN BABBU È U SO FIGLIOLU. ARRADICATI CH’ELLI SÒ À A SO TERRA CASTINFICA, JEAN-FRANÇOIS È PIERRE-LOUIS ANTONIOTTI ANU DECISU DI SUMINÀ A MURZA CUM’È U ROSUMARINU È DI PRODUCE I SO PROPII OLII ESSENZIALI, IDROLATI, BALSAMI, SERI, SAPONI O SCIAMPÙ, CÙ VIRTÙ SENZ’ALTRU NANT’À U BENESSE È L’URGANISIMU. ÙN MANCANU I PRUGETTI PER « TESORU DI MACHJA », SEMPRE CÙ STINTU, PASSIONE È RISPETTU DI A NATURA. 

Par Petru Altiani

C’est dans un écrin de nature sauvage que prend racine l’aventure « Tesoru di Machja ». Située à Castifau, l’exploitation agricole familiale a vu le jour en 2019. « Nous avons commencé à y réfléchir au printemps, et à l’automne on attaquait la plantation », explique Pierre-Louis Antoniotti, 28 ans.

Si pour ce dernier la voie agricole pouvait sonner comme une évidence, son choix s’était porté, dans un premier temps, sur des études en langue corse qui devaient le conduire à exercer le métier d’enseignant ou de journaliste bilingue.

Cependant, une fois ses diplômes en poche, le jeune homme a été rappelé par l’amour de la terre avec l’envie de donner corps à une discussion avec son père, remontant à quelques années en arrière.

« Nous sommes issus d’une famille de bergers, depuis plus de 6 générations. Il y a toujours eu une activité agro-pastorale, que ce soit des brebis, des vaches, du fourrage, des oliviers. Nous avons avec mon père cette passion commune de la nature, des plantes, de la toponymie de notre village aussi, et on avait à cœur de faire un projet ensemble, sur les terres de nos anciens. »

Mettre à l’honneur la flore insulaire

L’activité de Tesoru di Machja est tournée vers la plantation, la récolte, et la distillation de plantes aromatiques endémiques comme « l’Hélichryse italienne et le Romarin à verbénone, en culture comme en récolte sauvage… », précise Pierre-Louis Antoniotti.

« Nous disposons pour l’instant de 20 hectares plantés, et réfléchissons à nous diversifier en cultivant d’autres plantes. »

« Pour la commande des plants d’immortelles, nous avons choisi de travailler avec la famille Crispi, spécialiste en plantes à parfum aromatiques et médicinales et reconnue pour son sérieux. Les graines d’Hélichryse ont été prélevées à proximité de l’exploitation dans le Centre-Corse, elles ont été méticuleusement sélectionnées. »

Et d’ajouter : « Nous avons la volonté de distiller d’autres plantes, et de ne pas nous cantonner à l’Immortelle ou au Romarin. Nous sommes en plein maquis, on est entourés de Lentisque, de Carottes sauvages. Nous avons aussi à proximité du Genévrier, du Myrte et du Pin Lariciu. Ce qui signifie qu’entre le lieu de récolte et la distillerie, le végétal garde sa fraîcheur. Pour la distillerie, nous avons fait appel à la société Tournaire, basée à Grasse, c’est une référence mondiale dans ce domaine. » Une exigence est omniprésente. « Nous avons la volonté de mettre à l’honneur la flore du maquis insulaire. Nous souhaitons également partager notre passion pour la nature. »

Pierre-Louis Antoniotti a obtenu son Brevet Professionnel Responsable d’Exploitation Agricole au mois de février et est sur le point de conclure son installation. « C’est un métier aux multiples facettes puisqu’en plus de l’agriculture, il y a aussi de la commercialisation, de l’administratif, il faut savoir maîtriser la communication, et il est même nécessaire d’avoir quelques notions de comptabilité aussi », dit-il.

Certification bio et respect de l’environnement

Vivant avec son temps, Tesoru di Machja développe activement le réseau de distribution de ses produits, en privilégiant le circuit court.

« Nous proposons de l’huile essentielle d’Immortelle, en deux flacons différents, 2,5 et 5 ml, de l’huile essentielle de Romarin, ainsi que leurs hydrolats », souligne Pierre-Louis Antoniotti.

« Ces produits sont la base d’une gamme de produits cosmétiques que nous avons imaginée, parmi lesquels on peut trouver : un baume réparateur à l’Immortelle, un sérum aux huiles d’Immortelle, de Citron et de Romarin, un shampoing solide, et des savons. Ils sont principalement disponibles en pharmacie et parapharmacie, ou dans les magasins BIO, à travers toute la Corse. »

Le respect de la nature est un principe fondamental pour le dynamique producteur et fondateur de Tesoru di Machja. « Nos huiles essentielles sont 100% pures et naturelles et certifiées BIO, elles sont chémotypées, c’est-à-dire qu’elles correspondent au profil type des huiles corses d’Immortelle et de Romarin. On essaye aussi de pratiquer des distillations d’environ 3 heures et demie de manière à avoir un spectre de molécules le plus large possible », indique-t-il.

« Bien entendu, dès notre installation, nous avons fait les démarches pour être certifiés en Agriculture Biologique. » Cette politique se matérialise dans plusieurs choix opérés par l’entreprise familiale : « Nous enrichissons nos sols en utilisant l’amendement BIO de la marque Bacteriosol. C’est un engrais reconnu et primé pour son utilité face au réchauffement climatique. Il permet, notamment de fixer 5 tonnes de carbone à l’hectare par an, et de le retransmettre dans le sol sous forme de matière organique. »

Tesoru di Machja a également mis en place un système de circulation d’eau de refroidissement en circuit fermé, permettant d’économiser l’eau. « La matière distillée a une autre vie, on l’utilise en compost dans nos cultures », poursuit Pierre-Louis Antoniotti.

Des vertus sans pareil

Pour le fondateur de Tesoru di Machja, « l’Immortelle est principalement réputée pour ses vertus relatives aux soins de la peau, ses propriétés circulatoires et cicatrisantes, et également apaisantes. Le climat, l’ensoleillement, la composition organique de nos sols donnent à l’huile essentielle d’Hélichryse une qualité sans pareil. Cette qualité se retrouve dans les bulletins d’analyses. »

« Le Romarin a plutôt des propriétés assainissantes et possède également des propriétés détoxifiantes en interne. En revanche, il faut toujours demander l’avis d’un professionnel de santé avant l’usage d’une huile essentielle (voie d’administration, posologie…) », rappelle Pierre-Louis Antoniotti.

Selon lui, « les Corses connaissent les huiles essentielles issues de plantes endémiques, telles que l’Immortelle bien entendu, ou encore le Romarin, ils en sont friands ».

« Pour les autres huiles, cela dépend, c’est en train de rentrer dans les mœurs… Il y a bien entendu des inconditionnels d’aromathérapie ou de cosmétique, mais ce n’est pas encore aussi répandu que sur le continent par exemple, même si cela tend à changer au regard des nombreuses marques de cosmétiques insulaires. »

Parmi les projets, outre la distillation et la plantation de nouvelles essences naturelles, Tesoru di Machja souhaite prendre part à la démarche de structuration engagée en faveur de la filière des plantes aromatiques et médicinales de Corse.

Cultiver l’avenir 

« Depuis à peu près un an, les professionnels de cette filière se regroupent pour débattre des problématiques que l’on peut rencontrer telles que celles portant sur la sécheresse, ou la concurrence d’autres pays de l’Union européenne. 

L’objectif du groupement est la création d’une Indication géographique protégée (IGP) pour protéger l’Immortelle de Corse et son huile essentielle », conclut Pierre-Louis Antoniotti, le regard droit vers l’avenir…

Savoir + : 

Tesoru di Machja

Tél. 06 08 88 49 69

www.immortellecorsebio.com

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