STI VISI D’OGHJE CHÌ FACENU DUMANE

Pour son centième numéro, Paroles de Corse propose un passage en revue non exhaustif des jeunes insulaires qui font avancer la société. Scontru incù ghjovani isulani ch’anu u laziu, a fede è a forza di fà avanzà l’opera isulana.

Par Diana Saliceti 

MODE & TENDANCE 

  • Eva et Cynthia Colas, binôme de charme 

Deux sœurs pour un univers. Si elles sont assurément de belles plantes, les sœurs Colas ont également de la suite dans les idées. Après un titre bien exploité de Miss Corse 2017 et le titre de première dauphine de Miss France 2018 pour Eva, Cynthia, également mannequin, la rejoint pour la création d’une ligne de maillots très prometteuse : Cara Belleza. Leurs maillots-bijoux éthiques et éco-responsables remportent un beau succès. Eva et Cynthia font la paire dans cette aventure, la première étant à l’aise avec les business plan et autres ficelles du monde de l’entreprise tandis que la seconde est plus axée sur le stylisme et la couture puisque c’est Cynthia qui coud chaque bijou que l’on retrouve sur ces pièces à ne pas manquer pour l’été à venir ! 

  • Francesca Antoniotti, la mordue des bonnes adresses 

Cet ex-visage de la « Star Ac’ », originaire de Campile, a écumé les plateaux télé dont le célèbre et sulfureux « Touche pas à mon poste ». Journaliste, chroniqueuse sport, cette épicurienne fait la part belle depuis les événements Covid aux hôteliers et restaurateurs corses en les présentant quotidiennement sur les réseaux sociaux qu’elle maîtrise et connaît sur le bout des ongles. Une jeune femme avenante et pétillante aux mille projets dont un beau road trip à travers son île toujours aux services des professionnels insulaires. Suivez Francesca, vous ne serez pas déçus. Humour, second degré, découvertes : enjoy !

            CULTURE 

  • L’indéprimeuse : les sœurs bastiaises anti-déprime 

Il y a Davina Sammarcelli mais aussi légèrement plus en arrière Felicia. Ces deux sœurs collaboraient au sein de l’imprimerie familiale avant de prendre leur envol pour Paris. 

Si Davina a toujours regorgé d’idées plus brillantes que les autres en terme de police et de subtils jeux de mots, sa sœur Felicia n’est jamais très loin pour seconder son aînée dans ses projets les plus colossaux comme investir Paris avec l’ouverture d’une boutique rue de Calais, dans le IXe arrondissement ou encore une exposition au Forum des Halles à la fin du mois de mai. « L’Indéprimeuse, c’est une imprimeuse qui vit dans son imprimerie en faisant des expériences avec les mots, ses machines et ses encres. Elle aime rire et rêver », nous confient les sœurs en interview. Du rire et du rêve… que demander de plus ? 

  • Francesca Serra : donner des ailes à la littérature insulaire 

Prix littéraire du monde 2020… rien que ça ! L’ouvrage de Francesca Serra, jeune insulaire originaire d’Ajaccio, a fait son entrée dans Le Monde littéraire par la grande porte ! Elle a menti pour les ailes est un premier roman né de deux interrogations générationnelles : quelle influence le monde numérique a-t-il sur l’évolution du langage, et comment la société de l’hyperconnexion entretient-elle une mélancolie du présent ? Aussi, ce livre conséquent nous livre-t-il les conséquences du numérique sur la chair et l’âme. Bouleversant, cinglant, déroutant, on a hâte que cette écrivaine discrète et subtile nous lève le voile sur son prochain trésor. 

  • Frédéric Farucci, le succès venu 

Ce réalisateur a roulé sa bosse pendant pas mal de courts métrages avant de proposer La nuit venue. Il met en scène une romance entre un chauffeur de VTC clandestin (Guang Huo) et une stripteaseuse paumée (Camélia Jordana) au cœur d’un Paris noctambule. Nominé dans deux catégories lors de la 46e cérémonie des Césars du cinéma, le premier long métrage du réalisateur ajaccien, La nuit venue, a décroché, la statuette de la meilleure musique originale, composée par Rone, figure de la scène électronique française. Une belle distinction pour cet homme discret qui n’arrête jamais et qui a pour projet de tourner d’ici peu son prochain court métrage dans l’extrême-sud. 

            AGRICULTURE 

  • Domaine Paradella, le rêve d’enfant de Lionel Wojcik 

Le vignoble du domaine Paradella (7,3 ha) se situe sur un terroir d’exception argilo-calcaire au pied des falaises calcaires séparant Patrimonio de la mer et offrant à l’appellation son micro-climat unique. 6 hectares sont réservés au vin rouge (Niellucciu et Grenache) et 1,3 hectare au vin blanc (Vermentinu). Ce petit coin de paradis, on le doit à Lionel Wojcik et à son père, un passionné de vins ayant transmis le virus de la vigne à sa progéniture (ndlr : sa fille est quant à elle auteure-compositrice, connue sous le nom de scène Mariana Alzi). C’est après de longues études sur Bordeaux que le jeune passionné prend la tête des deux propriétés familiales : Château Alverne (Saint-Émilion Grand Cru) et Domaine Paradella (Patrimonio). Aujourd’hui, Lionel, secondé par un ami d’enfance de son village de Sermanu, continue sa quête d’excellence avec des vins vieillis en barriques neuves, à découvrir dès que possible avec modération ! 

  • Sylvain Martinez-Ciccolini et Marie Colombani, i delizii di Bocca 

Ce couple de travailleurs a tissé patiemment son rêve : faire de bons produits en unissant leur destinée et leur savoir-faire. Lui est producteur de safran, elle apicultrice et de leur union est née une gamme de produits n’ayant rien à envier aux plus grands ! Bocaux, poudre d’agrumes, bière, douceurs, Sylvain et Marie ne semblent jamais arrêter d’assouvir leurs envies de bons produits, ils ont même planté une vigne dans le Cap Corse sur des terres familiales de la jeune apicultrice ! Consécration de leur travail, le couple vient d’ouvrir une table à la ferme à Cozzano. Une halte à retenir et à faire sans faute pour les gourmands et les amoureux de la nature et de ce qu’elle offre de meilleur. 

            SOCIAL ET SOCIÉTÉ

  • Sophie Padovani & les femmes de la boîte au grand cœur 

Sophie a fédéré une communauté sur les réseaux sociaux et dans les réseaux associatifs avant de créer ce collectif à but non lucratif. Avec Alexandra Pierandrei, Vanina Patacchini et Mylène Argot Coltelloni, Sophie a lancé la création de boîtes destinées aux plus démunis inspirée par Mme Dulize sur le continent. Une action contre la précarité et en faveur du lien social si souvent en péril. La composition de cette boîte est la suivante : une douceur, un produit de premiers secours, un produit d’hygiène et de beauté, un objet de loisir et enfin un mot ou une carte de réconfort. Après l’opération « A Musetta di Pasqua », cette bande d’amies ne va pas s’arrêter là et compte bien réitérer l’action. 

  • Le père Georges Nicoli : l’homme à la page… Facebook !

Son engagement, il l’a forgé, très jeune, sur les bancs de l’église Notre-Dame-des-Victoires, dans les quartiers sud de Bastia. Il est désormais l’abbé Nicoli, connu et apprécié notamment dans la région bastiaise et dans le Nebbiu.

À Bastia, le père Georges Nicoli a récolté des dizaines de photos de fidèles et les a disposées sur les bancs de son église, fermée au public pour cause d’épidémie de Covid-19, afin de garder le lien avec les fidèles ! Il y a quelques années, il prenait d’ailleurs la pose sur une photo humoristique qui a longtemps circulé sur les réseaux sociaux, tenant un sabre laser. 

Une sorte de remake de Star Wars pour jouer les Jedi de Dieu. Assurément, Padre Nicoli est un ecclésiastique atypique et c’est tant mieux ! 

SPORT 

Alexandra Feracci : l’art de la perfection 

Née il y a une trentaine d’années à Ajaccio, Alexandra Feracci a été rapidement initiée au karaté par ses parents au club de l’ACA Arts Martiaux à Ajaccio. Toujours à la recherche de la perfection dans ses performances en karaté, elle est devenue athlète de haut niveau et a eu l’honneur d’intégrer l’équipe de France de Kata individuel en 2005. Or, le karaté est entré officiellement au programme des disciplines additionnelles pour les Jeux olympiques de Tokyo 2020. Malgré les perturbations sanitaires qui ont compromis les Jeux olympiques et leur tenue, Alexandra poursuit l’entraînement en attendant des jours meilleurs pour la compétition internationale. 

  • Bastien Caraccioli : Une longueur d’avance

Il en avait rêvé… il l’a fait. Bastien Caraccioli, amputé d’un bras en 2019 à la suite d’un accident de voiture, a achevé en avril 2021 un tour de Corse en courant. Soit 317 km sur les routes insulaires, en parcourant en moyenne 40 km par jour aux couleurs de l’association Bout de Vie. Après l’opération, l’amputation, l’hospitalisation et la rééducation, Bastien refuse de se voir attribuer le statut de handicapé. Sa thérapie consiste, dans un premier temps, à chausser ses baskets et à courir, lui qui n’était pas particulièrement sportif à la base. Il arpente d’abord les sentiers d’Argiusta, son village, puis il élargit son périmètre en même temps qu’il acquiert de la force et de l’endurance. Son nouveau statut a été salué par la Collectivité de Corse qui en a fait un de ses ambassadeurs sportifs ! Bastien est à suivre de très près car les défis l’animent, bravo champion ! 

ENVIRONNEMENT 

  • Fabrice Fenouillère : le savoir au vert 

Le directeur du Parc Galéa a publié il y a quelques mois le deuxième tome de son superbe ouvrage consacré aux plantes et aux hommes. Il nous y raconte 150 fabuleuses histoires plus insolites les unes que les autres. Elles nous permettent de regarder le monde végétal d’un œil nouveau. Alors que le Parc Galéa vient de rouvrir au printemps, le directeur et ses équipes ont concocté un agenda de conférences toutes plus passionnantes les unes que les autres. Tous ces mois de confinement ont néanmoins permis de réfléchir au sens des actions du centre situé en Plaine orientale. À penser le Galéa de demain en l’imaginant devenir une académie des savoirs en Méditerranée, appuyée par l’expertise du comité scientifique qu’ils viennent de constituer. 

  • Association Mare Vivu : quand la dépollution a le vent en poupe ! 

L’association Mare Vivu est basée à Pino, dans le Cap Corse. Cette association d’écovolontariat basée en Corse, spécialisée dans la lutte contre la pollution plastique en Méditerranée, et engagée pour la recherche low-tech, les expérimentations de recyclage local et la promotion du zéro déchet. Elle a été fondée en 2016 par deux étudiants corses avec la vocation de sensibiliser à la protection de l’environnement marin et collecter des données océanographiques sur les écosystèmes marins en Corse et en Méditerranée. Elle organise chaque année sa mission d’écovolontariat scientifique et pédagogique en kayak trimaran, qui sillonne les côtes corses pendant un mois à la recherche de témoignages sur la santé des écosystèmes marins : la Mission CorSeaCare

Un seul mot : bravo ! 

GASTRONOMIE 

  • Alessandro Capone : le feu follet gourmet 

Alors qu’il a pu, à l’instar, de tous les restaurateurs, rouvrir sa terrasse et réaliser ses services à tables, Alessandro Capone a cuisiné sans relâche tout au long des confinements successifs proposant la livraison de ses mets d’exception. Petit génie des associations et des recettes liant savoureusement la Corse à l’Italie, il va jusqu’à faire sa propre mozzarella au lait de vache ! Vite, il convient de découvrir la nouvelle carte de ce chef trentenaire bien dans ses baskets et au piano toujours bien accordé ! 

  • Pierre-Francois Maestracci : le brasseur rebelle 

Il l’a voulu, il l’a fait. Pierre-François Maestracci dont les cépages familiaux prennent racine à tous les sens du terme à Patrimonio est un brasseur averti et volontaire. Tant et si bien qu’il a mis au point la seule bière corse bio entièrement faite ici et à partir de produits locaux. Pour ce faire, le jeune entrepreneur a remplacé des hectares de vigne par une plantation de houblon et installé une grosse structure de brasserie à la place des caves ayant appartenu à son père vigneron. La bière Ribella fait fureur et se décline en une dizaine de parfums ! On peut même goûter à l’eau de mer de Saleccia couplée à un citron de Tahiti : désaltérant ! 

SANTÉ

  • Laurent Carlini : sur le pont du Covid 

Ce jeune et souriant urgentiste au centre hospitalier d’Ajaccio a été en première ligne de la lutte anti-Covid en Corse ces derniers mois. Interviewé des dizaines de fois, il a toujours su garder un œil perplexe et un discours sans détour sur la situation de la Corse dans cette crise sanitaire sans précédent. Aux côtés de Bianca Fazi, le docteur Carlini a milité pour une accélération de la vaccination sur l’île. S’il promeut la vaccination, le docteur Carlini reste prudent : « On ne sait pas si elle va éviter la transmission donc cela ne fera pas tout. » D’où la nécessité de « maintenir les gestes barrières ! ».

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