Reconnaissance de la Palestine: Une opinion publique partagée – Sondage Exclusif Paroles de Corse – Opinion of Corsica – C2C Corse

La récente motion adoptée par l’Assemblée de Corse en faveur de la reconnaissance d’un État palestinien suscite des réactions contrastées au sein de la population insulaire. Un sondage mené auprès d’un panel représentatif met en évidence un paysage d’opinions nuancé, traversé par des tensions entre ouverture symbolique et prudence politique.

Une motion qui divise

À la question de savoir comment est perçue l’initiative de l’Assemblée, seuls 13% des répondants la jugent « nécessaire et symboliquement forte », tandis que 29% estiment qu’elle est « politique mais utile ». En revanche, près de quatre personnes sur dix (39%) considèrent la démarche inappropriée et hors sujet. À noter également que 19% déclarent n’avoir pas eu connaissance de cette motion, signe d’une visibilité encore limitée de la décision en dehors des cercles militants et politiques.

Lorsqu’il s’agit d’évaluer la légitimité de la Corse à exprimer une solidarité internationale, le clivage se confirme. Un cinquième des sondés (19%) jugent cette posture importante et cohérente avec les valeurs de l’île, mais 36% ne l’acceptent que de manière ponctuelle. Pour 38%, il ne revient pas à l’Assemblée de s’exprimer sur ce type de dossiers internationaux. Ce scepticisme interroge sur la frontière que les habitants établissent entre compétence locale et ambition géopolitique.

Entre solidarité internationale et recentrage local

Le soutien personnel à la motion reflète cette prudence. Seuls 8% des Corses y adhèrent pleinement, quand 43% la soutiennent avec réserves. En face, 45% s’y opposent clairement, confirmant une ligne de fracture entre solidarité avec la cause palestinienne et perception d’un hors-sujet institutionnel. 4% restent indécis.

L’analyse d’ensemble suggère une opinion publique divisée, mais plus encore, hésitante. La majorité n’exprime pas une hostilité de principe à l’égard de la cause palestinienne, mais s’interroge sur la légitimité de l’Assemblée de Corse à se positionner sur des affaires internationales. En somme, le rejet semble moins traduire une distance vis-à-vis du peuple palestinien qu’une volonté de recentrer l’action politique insulaire sur ses compétences propres. Peut-être même une mise en garde : si la solidarité internationale conserve une résonance, elle ne doit pas supplanter la mission première d’une institution régionale.

Sondage Exclusif Paroles de Corse – Opinion of Corsica – C2C Corse Toute reprise totale ou partielle doit impérativement utiliser la mention complète. Étude réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 505 habitants de Corse âgés de 18 ans et plus. L’échantillon a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d’agglomération et de département de résidence. Pour cette taille d’échantillon, la marge d’incertitude est de 3 à 5 points.

Les commentaires sont fermés, mais trackbacks Et les pingbacks sont ouverts.