Paradoxe quand tu nous tiens
Pour les Corses, pas question de mettre de côté la piste de l’incinérateur. Bien au contraire. Alors qu’il y a tout juste un an, ils étaient 62% à vouloir étudier cette option, ils sont désormais 57% à se déclarer favorables à l’implantation d’une ou plusieurs unités de valorisation thermique en Corse. En détails, ce sont les personnes âgées de plus de 35 ans qui se positionnent pour l’incinérateur (60%) et plus largement les sympathisants de droite (75%) et du Rassemblement national (87%). Dans une moindre mesure, les partisans de LREM penchent en faveur d’un traitement énergétique à 54%. A contrario, les militants de gauche et les nationalistes y sont clairement opposés, respectivement à 63 et 74%.
Oui mais pas là
Toutefois, les choses ont tendance à se corser quand il s’agit de définir le lieu d’implantation de ces infrastructures. En effet, 71% des personnes sondées sont opposées à l’idée de construire un incinérateur sur leur commune. Une union sacrée politique transcende même les préférences partisanes. Les sympathisants de gauche y sont défavorables à 80%, comme ceux de LREM à 67% et les nationalistes à 65%. Les partisans de droite et du RN sont également contre à 86% et 83% alors que les personnes sans préférence politique bouclent la boucle avec 75% d’entre elles réticentes à l’idée de voir apparaître un incinérateur dans leur commune.
Enfin, pour une crise perpétuelle aux responsabilités diluées et au coût faramineux pour les contribuables insulaires, le panel juge l’action de la Collectivité de Corse plutôt satisfaisante à 67% avec 85% d’opinion favorable auprès des sympathisants nationalistes.
Selon les chiffres du Syvadec, 2020 aura vu la production de déchets ménagers diminuer de 12% par rapport à l’année précédente. Un effet positif du Covid alors que l’île est, habituellement, dans l’incapacité de traiter le surplus de déchets faute d’équipements adaptés. L’activité touristique saisonnière n’étant pas étrangère à ce déséquilibre. Par ailleurs, les ordures ménagères et le tout-venant, destinés à l’enfouissement, ont diminué de 10%, le compostage lui, a augmenté de 19%, le tri des emballages plastiques et cartons est également à la hausse : 15% par rapport à 2019. En revanche, les collectes sélectives (porte à porte, en points de regroupement ou en points d’apports volontaires) sont en recul de 4%. Des chiffres positifs mais toujours insuffisants dans un contexte de crise sanitaire et environnementale. Quoi qu’il en soit, l’urgence devra patienter encore un peu avant d’être débattue par l’Assemblée de Corse à travers le plan territorial de prévention et de gestion des déchets et de l’économie circulaire. L’examen du rapport était prévu en décembre, puis fin janvier. Peut-être que la session de février sera la bonne ?
Sondage Exclusif Paroles deCorse – Opinion of Corsica – C2C Corse Toute reprise totale ou partielle doit impérativement utiliser la mention complète. Étude réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 502 personnes représentatifs de lapopulation française âgées de 18 ans et plus. Pour cette taille d’échantillon, la marge d’incertitude est de 3 à 5 points.
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