Opérationnelle dès cet été: La renaissance de la mythique Carrière de Brando

La saga d’une exploitation aux multiples soubresauts trouve enfin un épilogue heureux. Le site plongé dans une profonde léthargie depuis six ans reprendra vie tout prochainement. La société de construction du Cap, filiale du groupe représenté par Hugo Brandizi, relève le défi de réactiver la production de ces petre scritte scellées dans le mythe et l’histoire.
Par Jean Poletti
Il est des renouveaux de patrimoines qui transcendent l’aspect mercantile et commercial pour affleurer l’aspect sociétal. Tel est sans conteste l’initiative concernant la reprise d’une carrière, partie intégrante de l’inconscient collectif insulaire. Ouverte voilà douze siècles, elle connut au fil des temps apogées et déconvenues. Sans emprunter les dédales historiques, retenons simplement les aléas de la période contemporaine. Dans les années soixante-dix, elle fut gérée par deux frères. D’abord de manière artisanale avant de prendre une certaine ampleur. Mais progressivement les bilans financiers se sclérosèrent. Le bail contracté avec la mairie ne fut pas honoré. L’entité gestionnaire ne pouvant plus acquitter les loyers se trouva en redressement judiciaire. L’activité se fit quelque temps encore au ralenti, avant de cesser définitivement voilà cinq ans. Un échec patent aux causes sans doute multiples qui sonna le glas d’une production nustrale et laissait en jachère un matériau fort prisé tant il recelait de qualités. Un nouveau chapitre s’ouvre, concrétisée par le repreneur à l’effigie Brandizi.
Davantage qu’un pari il s’agit d’un enjeu certes économique, mais en filigrane sociétal. D’aucuns parleront d’une démarche de riacquistu. D’autres de ne pas occulter définitivement un potentiel s’apparentant à la belle endormie. En toute hypothèse, le nouveau contrat paraphé entre la mairie et les actuels exploitants se veut selon la formule consacrée gagnant-gagnant. En effet celle-ci engrangera annuellement un loyer de soixante mille euros et bénéficiera d’un pour cent du chiffre d’affaires.
Aventure humaine
Sans parler de manne, il n’est nullement interdit d’affirmer que ces sommes d’envergure permettront de consolider le budget communal, lui permettant des investissements qui auraient vraisemblablement été utopique sans un tel apport. En corollaire l’équipe reprenante s’implique pleinement dans une aventure humaine aux accents d’identité. Car un tel investissement n’est pas exempt de risques financiers. Il lui fallut en effet remettre en ordre de marche une logistique surannée. Remplacer des matériels hors d’usage. Mobiliser en amont équipes et bureaux d’études. En quelque sorte et selon l’expression consacrée repolir une pierre brute, tant elle avait été en proie des stigmates du long oubli.
En bannissant tout jugement de valeur. En occultant l’esquisse de l’ombre d’un panégyrique, osons affirmer que ce retour vers le futur pallie ponctuellement une carence que peut résumer l’adage : produire local. En effet, depuis que la carrière mit la clé sous la porte, les produits similaires, mais n’ayant pas la qualité de ce que l’on nomme chez nous e petre scritte, venaient d’ailleurs. Parfois de loin pour construire et agencer des bâtiments divers et variés, laissant dans ces apports exogènes un peu de l’âme nustrale, tant revendiquée actuellement. Une telle résurgence à l’évidence dictée par l’époque ne doit pas se limiter aux vaines théories et propos lénifiants. Elle doit impérativement puiser dans les actions concrètes, qu’elles soient factuelles ou d’envergure. À cet égard, le pacte de Brando apporte modestement sa pierre à l’édifice.
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