Les rallyes dans un fauteuil !

Le simulateur CorsicaSimRacing

Originaire du village de Volpajola, Lionel Morellini a développé un simulateur dynamique de pilotage automobile, baptisé CorsicaSimRacing. Une initiative ambitieuse faisant notamment la part belle aux routes et courses insulaires, qui le conduit régulièrement à la rencontre de passionnés comme lui. L’occasion d’échanger avec ce père de famille de 39 ans, au détour d’une session de rallye organisée dans un centre commercial de la région bastiaise. Plein phare sur ce projet unique en Corse !

Propos recueillis par Petru Altiani

Lionel Morellini, qu’est-ce qui vous a incité à vous lancer dans l’aventure CorsicaSimRacing ?

Passionné depuis mon plus jeune âge par la simulation automobile, je me suis mis en tête de créer un nouveau métier sur la région. Ce qui a conduit à la naissance de CorsicaSimRacing ; l’entreprise a été portée sur les fonts baptismaux en juin 2019, et a permis à mon premier simulateur dynamique de voir le jour après quelques mois de fabrication. Je nourrissais l’idée de développer une telle activité depuis une dizaine d’années. Le secteur de l’emploi étant assez saturé actuellement, j’ai sauté le pas, avec le soutien infaillible de ma femme et la précieuse aide de mon père, Jean-Pierre, dit « MacGyver ».

Comment avez-vous imaginé et matérialisé votre premier simulateur dynamique ?

L’idée de base étant d’essayer de se rapprocher au mieux de la réalité, il a été, en ce sens, nécessaire de trouver des matériaux et systèmes dynamiques adaptés.

Après quelques esquisses sur papier et souhaitant être mobile, mon expérience et mes contacts dans le milieu du simracing m’ont permis de mettre en place des partenariats. À noter que toutes les pièces qui n’ont pas été fabriquées directement par CorsicaSimRacing (CSR) sont d’origines françaises.

Quelles sont les spécificités et possibilités de ce simulateur dynamique ?

CSR est composé de 5 vérins électriques développant 2G de poussée à une vitesse de 200 mètres par seconde, chaque vérin supporte un poids maximum de 150 kg.

L’autre point important est celui des écrans. Le système est équipé de 3 écrans de 32 pouces offrant une largeur totale de 2,10 m. Pour le poste de pilotage complet, je me suis tourné vers un système de dernière génération afin de retranscrire au mieux les sensations. Pour vous donner un ordre d’idée, un volant standard développe une force de 3 nanomètres. CSR utilise, pour sa part, un volant de 25 nanomètres. Il y a la possibilité de conduire avec des palettes au volant, comme en Formule 1, de conduire avec une boîte standard en H+ embrayage, et d’avoir un mode séquentiel pour le rallye.

Au volant de quels véhicules peut-on s’adonner à CorsicaSimRacing ?

Je dirais tous… Il y a un large choix de véhicules qui commence dans les années 60 avec les Formule 1 de l’époque, des Cigares avec un gros V12 derrière, il fallait vraiment être fou pour rouler dans ce genre de voitures ; CSR illustre bien la difficulté de l’exercice. Ensuite, il y a aussi des voitures qui ont marqué l’histoire, je pense notamment à l’Audi Quattro Groupe B, qui me faisait rêver dans les années 80. Des voitures de série et de courses actuelles sont également présentes, pour un total de véhicules disponibles avoisinant les 250. Tous les amateurs et toutes les amatrices de course automobile ne résistent pas longtemps à l’envie de s’installer dans le simulateur afin de se rendre compte du réalisme de la machine. Le public est varié… La seule condition est de mesurer au moins 1,50 m.

En quoi était-ce important pour vous de mettre en lumière les routes et les rallyes de Corse ?

À l’heure actuelle, CSR propose 3 spéciales insulaires, une quatrième est en préparation et sera dévoilée lors du cinquantième anniversaire de la Giraglia. Mais je n’en dis pas plus, je vous laisserai la découvrir. Valoriser les routes insulaires me paraît essentiel. Des pilotes de rallyes pourraient potentiellement s’exercer sur ce genre de machines comme le font d’ailleurs les pros de la Formule 1. Peaufiner leurs notes, éviter les reconnaissances sauvages, et faire des économies non négligeables sur leurs machines, pneus, essence, assurance, casse… Un système de note a notamment été fait pour ce type de spéciales avec l’aide du pilote nustrale Xavier Nanni qui a prêté sa voix au simulateur pour améliorer encore l’immersion.

Quelle est, selon vous, la spéciale offrant le plus de sensations et de réjouissances ?

Chaque piste est différente et chaque voiture aussi, tout le monde y trouvera son compte. De celui qui aime la F1, aux balades dans une vieille Porsche des années 70/80, à la conduite d’une Supercar, un rallye, une course de côte, du drift… il y en a vraiment pour tous les goûts !

Je dirais que chaque expérience de simulation peut être adaptée à toutes et à tous.

Les sourires des participants à la fin de chaque session sont le gage de leur satisfaction et me confortent dans mes choix.

En quoi peut-on dire que la Corse est une terre de rallye et que les Corses sont de grands amateurs de sport automobile ?

C’est culturel… C’est peut-être dû au fait de la disparité démographique qui nous oblige à avoir un véhicule. Un souvenir de ces bolides qui s’engageaient sur le bien nommé « Rallye aux 10 000 virages », les routes étroites et sinueuses, l’amour du pilotage, et comme le disait si bien Colin McRae, « les lignes droites c’est pour les voitures rapides et les virages pour les pilotes rapides ».

Je crois qu’il faut simplement comprendre que les rallyemen (women) ne se battent pas les uns contre les autres à la différence d’autres sports, ils se battent contre le temps… et là est toute la différence.

Quand on se trouve sur une spéciale de rallye, ou dans les parcs fermés, il se dégage une ambiance conviviale et indescriptible, cette communauté partage, discute et échange.

Dans une région comme la nôtre, les ASA (Associations de Sport Automobile) font de leur mieux pour promouvoir le sport automobile insulaire. Cela représente l’organisation d’une douzaine de rallyes, sans oublier les courses de côte et les historiques qui regroupent de nombreux amateurs de mécanique. 

CorsicaSimRacing se veut également un outil au service de la sécurité routière. C’est important pour vous d’articuler votre concept autour de cette thématique ?

Je pense que les automobilistes n’ont pas conscience du risque potentiel d’avoir une conduite inadaptée à la circulation. La simulation permet de leur offrir une expérience de conduite sans danger qui leur montre que la vitesse et l’inattention sont les causes d’accidents.

La simulation réaliste permet aussi de faire comprendre des notions techniques et mécaniques que les moniteurs d’auto-école n’ont pas le temps d’aborder (chauffe et pression des pneus, température des freins, poids du véhicule…). Je travaille par ailleurs sur un simulateur destiné aux auto-écoles afin de présenter les bases de la conduite aux jeunes n’ayant aucune notion. En contact avec une auto-école, des tests seront faits, dans le courant de l’année, afin de pouvoir le personnaliser au mieux.

Y a-t-il, selon vous, la possibilité d’exporter le concept ? Vous êtes très présent sur les réseaux sociaux, parvenez-vous, par ce biais, à nouer des partenariats ?

La simulation automobile est présente partout dans le monde, mon concept, même s’il est unique dans sa structure fonctionnelle, est tout de même répandu. Il existe de nombreux prestataires qui proposent des systèmes du même genre. Ce qui fait la différence pour CSR, c’est l’envie de développer et de modéliser des routes corses afin de pouvoir séduire et satisfaire les amateurs et amatrices de sport automobile, très nombreux dans l’île.

Les réseaux sociaux font partie de notre mode de vie actuel et permettent d’avoir une visibilité accrue, de fidéliser une communauté et de se servir des retours pour améliorer en permanence le système. Il est bien entendu que des partenariats pourront être faits avec des entreprises insulaires comme c’est déjà le cas actuellement. Et j’invite toutes les personnes qui désirent participer à me contacter pour plus de renseignements.

Quels sont vos projets de développement ?

En ce qui concerne le développement matériel, pour l’instant, plusieurs pistes sont explorées, à l’image de l’intégration d’un casque de réalité virtuelle et aussi de l’ajout d’un système olfactif qui permettra de donner encore plus d’immersion au simulateur ; par exemple avoir une odeur de gomme brûlée lors de freinages.

Pour le développement de l’activité, la réalisation et la modélisation de plus de spéciales de rallyes insulaires, et pourquoi pas l’organisation d’un rallye virtuel sur le long terme.

À noter que comme le simulateur est mobile, la manière la plus simple de suivre les emplacements est de s’abonner à la page Facebook CSR Corsicasimracing afin d’avoir le détail des événements. Il est également possible de prendre rendez-vous pour des sessions privées.

Contact CSR CorsicaSimRacing :

06 29 24 58 43/corsicasimracing@hotmail.com

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