Justice : Accident mortel de bateau à Coti-Chiavari : une peine prononcée, une famille brisée à jamais
Le tribunal maritime de Marseille a rendu son verdict ce vendredi 27 juin : Éric Gaffory, pilote du semi-rigide à l’origine du drame du 11 août 2024, a été reconnu coupable de l’accident qui a coûté la vie à François-Noël Bianucci, 29 ans. Il a été condamné à trois ans de prison, dont un ferme à purger sous surveillance électronique, avec interdiction de repasser le permis bateau pendant trois ans et une obligation d’indemnisation des victimes.
Mais au-delà de la décision judiciaire, c’est l’irréparable que pleure aujourd’hui la famille de la victime. Pour Christine Bianucci , la mère de François-Noël, la douleur reste incommensurable : « Peu importe la sentence, aucune peine ne pourra réparer la perte de notre fils. C’est une vie volée, une famille fracassée. » La gorge nouée, elle exprime un sentiment partagé par tous les proches : une forme de condamnation à vie dans la cellule invisible du chagrin.
Une douleur qui trouve un écho poignant dans les mots du père, Michel Bianucci. Dans un message empreint de dignité et de désespoir, il écrit :
« Ce n’est pas la mer qui a pris mon fils, c’est l’alcool, la vitesse, et l’imprudence d’un homme qui n’était même pas son père. Et moi, je suis là… vivant, mais condamné à perpétuité dans une cellule sans murs : celle du chagrin. Sans paix, sans repos, et surtout… sans pardon. »
Une déclaration bouleversante qui rappelle que derrière chaque procès, chaque décision de justice, se trouvent des vies détruites, des silences habités par la douleur, et des deuils impossibles à faire.
Maître Jean-Marc Lanfranchi, avocat des parties civiles, a salué la reconnaissance de culpabilité comme un premier pas vers une forme de justice. Mais il appelle surtout à ne pas prolonger le calvaire : « Nous espérons que M. Gaffory ne fera pas appel, pour ne pas infliger une nouvelle épreuve à cette famille déjà ravagée. »
De son côté, la défense évoque un « jugement critiquable » et n’écarte pas la possibilité d’un appel partiel, pointant un éventuel partage de responsabilité avec les propriétaires du navire mouillé.
Pour la famille Bianucci, ce combat judiciaire n’a jamais été animé par la soif de vengeance. Il s’agissait avant tout de vérité, de reconnaissance, et d’honorer la mémoire de François-Noël. Mais ce que la justice peut donner en sentence, elle ne peut le compenser en paix intérieure. Et comme le résume son père Michel, c’est une peine à perpétuité, vécue chaque jour en silence, qui commence pour les leurs.
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