Fédération du Bâtiment et des travaux publics de Corse-du-Sud: Le pari de la mutation écologique 

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Les constructions sont chez nous aussi appelées à « passer au vert ». Un enjeu qui appelle d’intenses mutations au sein de la corporation. Contraintes urbanistiques, recyclage et réemploi de matériaux, déclin du béton au bénéfice, dans l’île notamment, de la pierre ou du bois. La fédération du Bâtiment et des travaux publics de Corse-du-Sud s’implique dans ce qui s’apparente à une profonde conversion. Son président Jean-François Luciani décrit avec lucidité et pragmatisme avantages et exigences d’une telle évolution. 

Affirmer que la construction doit être repensée en terme d’écologie est-elle une simple formule ou bien le prélude à une vraie mutation ?

L’alternative n’existe pas. La nécessité commande. Il en va aujourd’hui de l’avenir de nos entreprises qui doivent impérativement se préparer à ces mutations. Un fait est certain, en tant que tel incontournable, il stipule que de nouvelles contraintes d’urbanisation modifieront durablement l’acte de construire. 

Certains évoquent le bois ou la pierre comme alternative en lieu et place du ciment. Est-ce réaliste ?

L’économie circulaire est certainement la solution, notamment par l’utilisation de certains matériaux. Ce n’est pas révéler un secret de dire que le bois est en Corse très présent et pourtant peu exploité. Comme la pierre d’ailleurs. Mais construire avec de tels matériaux fera augmenter de façon significative le coût de la construction.        

La problématique implique également le recyclage des déchets. Comment comptez-vous l’organiser ? 

La déconstruction et la réactualisation des matériaux sont un exemple probant. Nous ne l’ignorons pas. À l’image d’autres filières, notre fédération y travaille. Cela n’est pas une simple clause de style mais la réalité.

Vos adhérents sont-ils vraiment sensibilisés à cette économie circulaire naissante ? 

Bien sûr. Je persiste et je signe. L’implication est réelle, au niveau des branches et des différents secteurs d’activités. La réactivité est non seulement utile mais nécessaire pour répondre pleinement aux défis posés. 

Cette écoconstruction appelle la formation de nouveaux métiers dans le bâtiment. Les avez-vous répertoriés ? 

Les défis environnementaux et sociétaux actuels font que l’innovation constitue un enjeu fondamental pour la filière construction. Elle implique nécessairement la fédération française du bâtiment et en conséquence logique tous les adhérents. Le bâtiment innove et à cet égard les démarches se retrouvent pleinement dans les réflexions et actions des entreprises du secteur. 

Concrètement ?

Nous proposons à nos adhérents une caisse à outils. Dans ce droit fil « Bâtir pour la planète » est une application web moderne et intuitive pour trouver rapidement les informations et solutions indispensables pour répondre aux prescriptions énergétiques et environnementales des marchés. Et plus largement aux attentes des clients engagés dans la transition écologique. Citons notamment le logiciel BatiCarbone qui permet aux TPE et PME de réaliser de façon personnalisée les bilans carbone. Et cela aussi bien de manière volontaire qu’en réponse aux appels d’offre. Pratique et intuitif, il permet aux entreprises de s’inscrire dans la transition écologique et de communiquer avec les clients. 

Pensez-vous que cette nouvelle donne soit salutaire ou contraignante pour la construction dans l’île ?

Sans verser dans la redite, je n’hésite pas à souligner que l’économie circulaire nous permettra d’adapter de nouvelles applications pour certains matériaux existant en Corse. 

Au risque d’insister est-ce vraiment la fin programmée du béton, hautement énergivore, provoquant à lui seul la moitié des émissions de gaz à effet de serre ?

Le clinker présent dans la constitution des bétons est peut-être arrivé aux limites de ce qui sera accepté dans le futur. L’avenir devra inventer, ou à tout le moins adapter de nouvelles méthodes de construction. 

Votre fédération va-t-elle initier une campagne de sensibilisation chez les adhérents pour accompagner ce radical changement ?

Préparer la transition écologique est bien évidemment le sujet sur lequel planche la fédération française du bâtiment. Elle est pleinement mobilisée. Mais une telle mutation ne pourra véritablement se concrétiser qu’avec l’implication des politiques voire des industriels. 

Cette mutation a un coût. Des aides directes ou induites sont-elles programmées par l’État et les collectivités ? 

Toutes ces mesures ont bien évidemment un coût. Qu’il s’agisse des contraintes d’urbanisation, d’emploi de nouveaux matériaux, de recyclage ou de réemploi. Àl’évidence une telle surcharge financière ne pourra être exclusivement supportée par les entreprises. Cela se comprend aisément. 

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