Etang de Diane: Des coquillages pour les fêtes

Il y a 2 000 ans, Aleria était la capitale romaine de la Corse. L’étang de Diana qui abritait alors le port de guerre est également connu depuis l’Antiquité pour la qualité de ses coquillages. Après les exportations romaines, la lagune va nourrir la microrégion pendant des siècles jusqu’à séduire l’ensemble de la Corse.

Pdc39 Decouverte - Etang de Diane

 

L’étang de Diana est le troisième de Corse par sa superficie (570 hectares) après celui de Biguglia (1450 ha) et d’Urbinu (790 ha). Il est aussi le plus ancien et le plus profond pouvant atteindre une maximale de 11 mètres. Trois structures professionnelles exploitent l’étang, la pêche, l’aquaculture et la conchyliculture (l’élevage de coquillages). Pour cette dernière activité, nous avons rencontré Bernard Pantalacci, gérant de la SARL Étang de Diana créée dans les années 60. Cette PME de 14 salariés a comme activité primaire l’ostréiculture et la mytiliculture. Elle est la plus importante entreprise de conchyliculture de l’île produisant plus de 500 tonnes de moules et 50 tonnes d’huîtres par an.

Nustrale di Diana

À l’approche des fêtes de fin d’année, de nombreux gourmets vont se précipiter pour acheter des huîtres et pourquoi pas, des « Nustrale di Diana ». Mais que savons-nous vraiment de ce coquillage ? Les huîtres que nous dégusterons en décembre 2015 sont reçues en septembre 2014. Cet animal filtreur se nourrit essentiellement de plancton.Pour cette entreprise, l’élevage se fait en suspension. Le principe est de coller des petites huîtres sur des cordes avec du ciment, environ 100 à 120 huîtres sur 2m80. « Un travail manuel et fatigant » selon Bernard Pantalacci. Comment savoir si une huître est bonne et pleine? «Tout simplement si elle est ronde.» L’étang n’échappe pas à la saisonnalité. Aux huîtres de fin d’année succèderont bientôt les moules estivales. En effet, 90% de la vente se fait en juin, juillet et août. Deux espèces existent la moule dite commune la mytilus edulis et la moule méditerranéenne : la mytilus gallopro- vincialis. Ce coquillage grandit moins vite mais il se repro- duit plusieurs fois dans l’année en hiver et en automne. « On ajoute rien ! On accroît, on nettoie, on sèche et on vend », ajoute le conchyliculteur.«Le bon point c’est la fraîcheur. La moule sort de l’eau à cinq heures du matin et est vendue à huit ».

Qualité scientifique

Les produits de l’étang de Diana sont reconnus pour leurs qualités gustatives. Cette particularité vient principalement de l’eau. Et c’est la science qui le dit ou du moins l’Ifremer (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer) ! La démarche qualité est imposée par le service de l’État qui fait un contrôle hebdomadaire pour vérifier l’état de l’eau tandis que la DSV (Direction des Services Vétérinaires) contrôle mensuellement l’étang pour garantir la qualité des produits. L’entreprise aussi sensibilisée par la qualité de l’exploitation effectue un auto- contrôle tous les mois. Ainsi, tout est fait pour que les amateurs dégustent ces trésors en toute sérénité. Après les fêtes de fin d’année, l’étang de Diana leur donne d’ailleurs rendez-vous dès le mois d’avril prochain pour des dégustations de coquillages dans un cadre privilégié.

Angélique Giovannaï

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