Enseignement supérieur – Former tout au long de la vie : un enjeu stratégique pour l’Université de Corse

Dans un contexte où la formation tout au long de la vie est devenue indispensable, le Service de la Formation Continue de l’Université de Corse joue un rôle clé pour accompagner salariés, demandeurs d’emploi et entreprises. Diplômes, certifications, parcours sur mesure : l’objectif est clair, renforcer les compétences et anticiper les métiers de demain. Christophe Storaï, directeur du service, revient sur ses missions, ses spécificités insulaires et méditerranéennes, ainsi que sur les défis à relever autour du numérique, du secteur médical et de l’attractivité du territoire.

Par Anne-Catherine Mendez

Pouvez-vous nous présenter le rôle et les missions principales du Service de la Formation Continue à l’Université de Corse ?

Christophe Storaï : Notre mission est de proposer aux salariés, aux demandeurs d’emploi et aux entreprises des parcours qui soient à la fois diplômants, qualifiants et certifiants. L’idée est de permettre à chacun, quel que soit son parcours, d’acquérir de nouvelles compétences, de sécuriser son emploi ou de préparer une reconversion. Le SFC agit comme un véritable trait d’union entre l’Université et le monde socio-économique.

Comment accompagne-t-il les salariés, demandeurs d’emploi ou entreprises dans le développement des compétences ?

Christophe Storaï : Nous avons un service entièrement dédié à la formation continue. Tous les publics peuvent être accompagnés, car il existe un droit à la formation. Notre rôle est aussi d’aider à construire des parcours adaptés en tenant compte des capacités de financement, qu’il s’agisse de financements personnels, institutionnels ou d’entreprises, tout en simplifiant la partie administrative. Nous voulons que la formation soit une opportunité accessible et réaliste pour chacun.

Quels sont les secteurs ou domaines de formation les plus demandés en Corse aujourd’hui ?

Christophe Storaï : Plusieurs secteurs émergent comme prioritaires. Le numérique reste central, mais nous constatons également une très forte demande dans le domaine médical et médico-social. Par exemple, avec l’Agence Régionale de Santé (ARS), nous développons des parcours autour de la pair-aidance, une approche innovante qui répond à des besoins de société très concrets. Cela illustre bien la manière dont nous adaptons nos formations aux enjeux réels du territoire.

Quelles sont les spécificités de l’offre de formation continue de l’Université de Corse par rapport à d’autres universités ?

Christophe Storaï : Notre spécificité, c’est de répondre aux besoins d’un territoire insulaire et méditerranéen. Nous construisons des formations de proximité, pensées avec et pour le tissu économique local. Nous cherchons à conjuguer exigence académique et adaptation pragmatique aux métiers d’aujourd’hui et de demain.

Comment s’organise la collaboration entre les enseignants-chercheurs et le service de la formation continue pour concevoir des formations adaptées aux besoins du territoire ?

Christophe Storaï : C’est une démarche de co-construction. Les enseignants-chercheurs apportent leur expertise scientifique et pédagogique, et nous traduisons cela en formations directement utiles aux professionnels. Cela nous permet de proposer des parcours à la fois solides sur le plan académique et pertinents sur le plan opérationnel.

Quels types de diplômes ou certifications peut-on obtenir via la formation continue ?

Christophe Storaï : Nous proposons toute une gamme : Diplômes Universitaires (DU), Licences professionnelles, Masters, mais aussi Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) et certifications spécifiques. L’objectif est de couvrir aussi bien les besoins de qualification immédiate que les projets de montée en compétence sur le long terme.

Quelle est l’importance de la formation continue pour le développement économique et social en Corse ?

Christophe Storaï : Elle est essentielle. Dans un territoire insulaire, la formation continue est un levier stratégique pour renforcer l’employabilité, soutenir la compétitivité des entreprises et favoriser le maintien des compétences sur l’île. C’est un facteur clé d’attractivité et d’innovation.

Quels sont les principaux défis auxquels elle doit faire face dans les prochaines années ?

Christophe Storaï : Trois défis se présentent à nous :

  • Le numérique, qui transforme tous les métiers et demande une adaptation constante.
  • Les nouveaux métiers, qu’il s’agisse de la transition écologique, de la data ou encore de l’accompagnement médico-social.
  • L’attractivité, car il est crucial de donner envie aux jeunes et aux actifs de se former ici, tout en attirant des compétences extérieures.

Comment voyez-vous l’évolution de la formation tout au long de la vie dans le contexte insulaire et méditerranéen ?

Christophe Storaï : Elle va devenir incontournable. Dans notre contexte, nous devons inventer des solutions flexibles et hybrides, qui combinent formation présentielle, numérique et accompagnement individualisé. Cela nous permettra de dépasser les contraintes de l’insularité et de bâtir une dynamique méditerranéenne autour des compétences et des savoirs.

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