C’est en septembre…

Humeur

Par Nathalie Coulon

Vous avez l’air en tête pour les plus vieux, Bécaud nous chantait : « C’est en septembre… »
Et ce couplet mythique :
« En été, mon pays à moi
En été, c’est n’importe quoi… 
La grande foire aux illusions 
Les slips trop courts
Les shorts trop longs »
C’était il y a déjà plus de 40 ans dans le sud de la France. 
Cet été, la Corse a connu un afflux touristique démentiel, les coins les plus perdus d’un pozzu de rivière aux pinèdes de l’extrême sud de l’île envahis complètement envahis. Une carte postale d’un tourisme de masse à mes yeux déplorable. Je ferme la parenthèse. 
En pleine canicule du mois d’août, les embouteillages, les supermarchés bondés, c’est au rayon frais qu’on devait être le mieux : manquait la pièce dans le jukebox pour nous souffler « Les neiges du Kilimandjaro » et une glace à la menthe à l’eau. Les derniers jours de cette fin d’été me ravissent : les figues mûres sur les arbres, le raisin de table que l’on récoltera bientôt et les vendanges qui approchent. Nous pourrons nous habitants de cette terre si belle nous émerveiller des plages qui peu à peu nous laissent plus qu’un bout de serviette. 
Et puis à bien y réfléchir tout cela est tellement égoïste de vouloir à tous prix profiter quand on sait que les Talibans sont rentrés dans Kaboul, que les Afghans n’ont accès ni à la liberté de se mouvoir, encore moins de s’exprimer alors la mer, la plage que c’est dérisoire. 
Pas de Kaboul plage, pas d’exutoire, je plains de toute mon âme ces femmes. Pour la récap des choses abominables : des incendies dans le Var, on pouvait d’ailleurs de certains coins de l’île apercevoir ses fumées âcres, le tremblement de terre en Haïti et la Polynésie qui ne cesse de compter ses morts du Covid. La 4evague est là, le pass sanitaire et son QR code digitalisé aussi, à vos iPhone, Smartphones à dégainer son laissez-passer sanitaire. 
La guéguerre pro vax/antivax ne cesse d’alimenter les réseaux sociaux et gros titres de journaux. Moi, j’assume mon statut de vaccinée pas convaincue, c’est un statut comme un autre dans ce monde où il est de plus en plus difficile de trouver les codes. Dans un monde qui n’est plus un modèle binaire : homme/femme. 
Avant, il y avait le nombre et le genre depuis la tendance s’est démultipliée : Transgenre. Genré. Fluide. In English please.
No gender. 
Nous sommes devenus des nomades du genre. 
Nous sommes devenus des combattants de l’absurdité de ce monde. 
Qui pourra encore être à la hauteur pour sauver cette planète qui asphyxie sous les déchets, mon constat journalier aux bornes de tri est stupéfiant, les poubelles dégueulent leurs immondices, les gens se foutent de l’environnement, seule une poignée d’irréductibles volontaires se mobilisent pour participer au nettoyage des plages, des sentiers de randonnée.
Il est plus que temps de revenir aux fondamentaux, à l’instruction et à l’éducation. Dans un tout autre contexte, pour le clin d’œil aux pancartes brandies lors de la manif contre l’homophobie où l’on pouvait lire : « Pasquale Paoli era gay ».
Certains s’en sont amusés, d’autres insurgés. 
Moi la grande question qui me turlupine c’est : « Qu’est-ce qu’aurait pensé le Roi Théodore, unique roi de Corse, au pouvoir éphémère des paillotes bobos raphia écolo quinoa, du genre di u babbu di a Patria et de l’ascension du Monte Cintu en espadrilles??? »
L’été est presque fini que septembre vous soit doux et bon.
Bonne rentrée aux plus petits. 
Patience aux plus grands. 
Que vive longtemps l’été indien…

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