Basgialiscu: U FANZINU U PIÙ COOL DI CORSICA

Basgialiscu est un projet collaboratif basé en Corse dont le centre de gravité est la Méditerranée. Tel le «Basilic», créature chimérique protéiforme à laquelle il se réfère, cette publication indépendante est une sorte de carnet de recherches participatif, réalisé sous l’égide de sa créatrice Rose Cesari, par des amateurs passionnés dans la pure tradition du fanzine. Espace créatif expérimental et organique, le fanzine à travers un papier, des traits épais, des taches, des déchirures, des pliages, rappelle volontiers un cahier de brouillon, qui offre un support où l’on peut tout tenter sans craindre de gaspiller du papier de qualité. Permettant d’éviter ainsi la crainte de ne pas être à la hauteur d’un carnet plus conventionnel, il en émerge de fait toute la spontanéité des idées notées à la main. Chaque numéro de Basgialiscu organise ainsi autour d’un thème défini un dialogue aveugle entre les participants pour donner naissance à une publication composite riche de la production de chacun. Lancé en 2022, le premier numéro est ainsi né d’un carnet de brouillon intime de sa créatrice, Rose Cesari, nourri d’illustrations et de textes parlant exclusivement de la Corse. Un essai transformé par la suite avec un deuxième numéro qui nous a aussi offert un carnet de voyage de port en port, décliné en format livret et mural.

Ce thème du troisième numéro que je vous invite à découvrir, sorti en décembre dernier, est centré sur la minéralité. Il a rassemblé divers artistes, auteurs et professionnels dans différents domaines. L’objectif étant selon Rose, de permettre à chacun de s’exprimer librement sur le sujet sans direction imposée, créant ainsi un patchwork d’idées et de perspectives. Le fanzine devient ainsi le reflet de la diversité des expériences, un lieu où des vérités en apparence contradictoires coexistent harmonieusement. Un processus de fusion de perspectives divergentes capturées dans le nom même Basgialiscu.

RENCONTRE AVEC LA CRÉATRICE Rose Cesari

Artiste passionnée de dessin, Rose Cesari a toujours eu un lien fort avec l’art. Après avoir suivi une toute autre voie, ce n’est que récemment qu’elle s’est décidée à revenir au dessin pour oser explorer son potentiel créatif et artistique. Explorant diverses techniques, de l’aquarelle à la gouache ou l’acrylique, son style s’est développé avec un intérêt particulier pour le feutre et le feutre à l’encre de Chine, s’inspirant volontiers d’artistes tels que Gitte Maria Moller et Pauline Mauruschat pour leurs compositions intrigantes. La linogravure occupe également une place importante dans son travail, tout comme la typographie reflétant son intérêt pour l’écriture manuscrite et son irrégularité. Des inspirations que l’on retrouve incontestablement dans le fanzine Basgialiscu.

Si vous deviez décrire Basgialiscu en deux phrases ?

Si je dois utiliser que deux phrases je pense que celles de Chesterton sont parfaites «Il est plus soucieux de vérité que de logique. S’il voit deux vérités en apparente contradiction, il les adopte toutes deux avec leurs contradictions.» Il continue d’ailleurs plus loin en disant «Nous ne voulons ni d’un amalgame ni d’un compromis, mais les deux à la fois au sommet de leur énergie : l’amour, la colère, brûlants tous deux.»

Quel est le déclic qui a présidé à sa naissance ?

C’est Forteleone Arrighi qui un jour m’a apporté un livret composé de mes dessins et de ses textes. J’avais toujours voulu faire un fanzine mais je n’arrive jamais à me lancer. J’étais réticente au début parce que j’avais l’impression que ça ne serait jamais assez bien, mais il m’apprend à faire des choses imparfaites.

Pour dessiner, il vous faut… ?

Du papier et un feutre.

Le trait de caractère qui vous définit le mieux ?

Je n’arrive pas à répondre à ça…

Un lieu qui vous ressemble ?

J’aimerais ressembler à la cuisine de ma maison.

Le plus beau compliment qu’on a pu vous faire sur votre travail ?
Un jour, on m’a envoyé un message sur Instagram

pour me dire que les dessins de sa maison d’enfance l’avaient «touché et même ému», ça m’a fait plaisir.

Ce que vous aimeriez qu’on dise de vous ?

J’aimerais que mes dessins ouvrent une porte, qu’on puisse dire qu’ils touchent juste

Les thèmes qui vous inspirent ?

La vie du quotidien, je dessine ce que je vois, j’essaie d’avoir un trait juste.

Ce qui vous rend fière ?

Je suis extrêmement fière d’avoir réussi à faire grandir le fanzine jusque-là! Depuis le numéro 1, il y a eu du chemin, et là de voir qu’il y a plus d’une quinzaine de personnes qui ont accepté de participer, des sculpteurs, des illustrateurs, des photographes, des auteurs corses, français, italiens, qui ont tous beaucoup de travail et qui ont été assez intéressés par l’objet pour accepter de produire quelque chose pour le numéro 3, ça me rend fière. Et aussi d’avoir réussi à le mettre en page, et à créer ce dialogue dont je parlais tout à l’heure et qui est la raison d’être du fanzine, parce que l’idée était sympa sur le papier mais quand je me suis retrouvée avec toutes ces idées et ces travaux entre les mains, ça a été une autre paire de manches de les faire dialoguer et pas juste de faire un catalogue d’œuvres.

Le casting d’un dîner idéal chez vous? (Réel ou imaginaire)
Étant donné que Noël vient de passer et que j’ai pu profiter du dîner idéal avec ma famille, je dirais un apéritif au coin du feu avec les contributeurs du numéro 3 du Basgialiscu, la plupart ne se connaissent pas. Je pense organiser ça en début d’année pour rencontrer tout le monde et que tout le monde se rencontre, avec les lecteurs aussi, ça sera l’occasion de présenter le travail accompli ces derniers mois.

Si vous aviez une devise ?

La justesse plus que la beauté.

https://www.rosecesari.com/basgialiscu

Insta : @basgialiscu_editions

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