A la une : Mars 2014

A REBROUSSE- POIL 

Le parti de l’humour 

Affichant résolument sa modernité le Parti Radical de Gauche continue sa mue électorale avec comme seul mot d’ordre place au talent, aux jeunes et aux femmes. Dans ses deux places fortes de Bastia et Propriano, le PRG, déjà connu pour ses positions progressistes sur la scène politique insulaire, n’hésite pas à faire bouger les lignes.

En réussissant à faire du vieux avec du jeune, le Parti mène une révolution tranquille dont la Corse devra tenir compte à l’avenir. A Bastia, la carrière fulgurante et au mérite de  HYPERLINK « http://www.apiazzetta.com/Jean-Zuccarelli-II-u-ritornu_a796.html » \t « _blank » Jean Zuccarelli, fils, petit-fils, arrière-petit-fils et arrière-arrière-petit-neveu de maire de Bastia, affectueusement surnommé « Jean-Jean di Papa », fait grincer quelques dents. Mais face aux attaques de certains extrémistes et de manipulateurs d’opinion patentés, le jeune leader de la liste  «  Zucca et Pido de rassemblement de la gauche et des démocrates de progrès », trace sa route en toute sérénité, la Mairie est inscrite dans ses gènes. Il faut dire qu’il s’est fait lui-même à la force du poignet de son père passant en quelques années du rôle de délégué aux animations commerciales et festives de la mairie de Bastia à l’Exécutif régional en prenant la tête de l’Agence de Développement Economique de la Corse où son dynamisme est reconnu par tous. Face aux accusations de ses détracteurs concernant certaines pratiques électorales peu regardantes sur les moyens employés, le futur maire s’enflamme même avec enthousiasme : « Je suis parfaitement transparent. Le nom que je porte est un vrai capital confiance, une garantie que  le scrutin se fera dans le respect scrupuleux des règles de la démocratie et des principes républicains comme cela s’est toujours fait selon la tradition familiale. »

Bandera rossa 

Ces pratiques sont pour lui bien au contraire la démonstration d’une démocratie vivante qui revivifie la tradition de transhumance des électeurs des bergers de Haute Corse. Un rituel électoral où des chefs de village inscrivent une partie de leurs troupeaux sur les listes électorales bastiaise afin de remettre à niveau les urnes familiales un peu à court de voix. Un carburant démocratique en quelque sorte et un bel exemple d’esprit civique à l’heure du mépris supposé des électeurs pour la politique et la chose publique. Du coté des alliés communistes, menés par le toujours sémillant Francis Riolacci, on songe à remettre au gout du jour la tradition des électeurs volants qui traversaient la Corse en car de village en village,  bandera rossa à la main,  afin d’apporter leur part de vitalité à la démocratie insulaire. Autant de démarches participatives qui préfigurent le ciment du rassemblement pour construire le Bastia de demain, « u Bastia di dumane ». Un projet visionnaire longuement muri depuis plusieurs générations. Celui d’une ville rassemblée autour d’un même idéal républicain permettant à chacun de bénéficier d’un emploi dans les services publics, d’un logement HLM et de bons d’alimentation. Un pari risqué en période de crise des finances publiques mais que Jean-Jean se propose de relever. C’est sur le thème un peu provocateur d’ « Imagine Bastia » que celui qui se présente comme le dernier rempart contre l’entrée des cagoulés à la mairie, même une campagne  dynamique à l’américaine. Il s’appuie sur une jeunesse enthousiasmée par cette ambition novatrice fondée sur le génie collectif de la cité bastiaise.

Tempête dans le golfe

N’hésitant pas à briser tous les tabous, il se revendique d’ailleurs de cet esprit critique et rebelle, « u spiritu bastiacciu », qu’il entend bien faire souffler durant toute sa campagne Place Saint Nicolas et bien au delà.  Ses sketchs avec Pido promettent en effet des meetings électoraux et des conseils municipaux d’anthologie dont les DVD seront en vente partout dans l’ile.  Car on lui prête d’autres ambitions, et non des moindres. Pourquoi pas, une fois réglée la formalité de son élection, partir à la reconquête de la Région afin de bouter les cagoulés et leurs alliés de la gauche rétrograde et antifrançaise  hors de l’Assemblée de Corse. Il se murmure même que son père serait prêt à reprendre du service en créant « Le Comité corse pour le oui-oui à Jean-Jean »  dont il assumerait la Présidence. De quoi  redonner  toute sa légitimité à cette  Corse française et républicaine à laquelle notre ile doit tant. Il ne fait aucun doute que le nouveau maire de Bastia retrouverait  sur les bancs de l’Exécutif régional, l’autre révélation de cette campagne, Caroline Bartoli, future ex mairesse provisoire de Propriano. Car sur les bords du Valinco, en pleine guerre civile sur la théorie du genre, les radicaux de gauche, dont on connait la position  intraitable sur le principe d’égalité « fille, garçon », n’ont pas hésité un instant à créer l’autre événement politique des municipales avec la candidature  surprise de l’épouse du maire sortant actuellement en indisponibilité électorale. Devenue en l’espace de quelques minutes, après son apparition sur les écrans télé de France 3, une star d’internet, des réseaux sociaux  et des médias, locaux mais aussi nationaux et internationaux, elle a surpris par sa détermination, son programme novateur et sa prestation parfaitement maitrisée.  On ne peut qu’espérer la voir reprendre également les rênes de l’Office des Transports de la Corse dont la politique, sous la houlette de son mari, a manqué quelque peu de lisibilité ces derniers temps.

Paul Antonietti

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