SPORT: 2020, l’année de tous les défis

Courir un marathon, escalader l’Everest, traverser l’Atlantique à la rame, l’Antarctique à ski, des rêves que quelques-uns seulement à force d’entraînement et de ténacité sont capables de réaliser. Une volonté à toute épreuve qui s’appuie souvent sur un collectif. Autour du sportif, une véritable équipe de choc se met en place pour maximiser les ressources mentales et physiques qui feront de l’athlète, un champion.

Par Caroline Ettori

Christophe Santini est l’incarnation même du sportif de l’extrême. Passé par le foot et les arts martiaux, il enchaîne depuis plusieurs années les défis les plus fous, les exploits que seule une poignée d’athlètes à travers le monde sont en mesure de relever. Traversée des cinq déserts, Ironman en tout genre, traversée des États-Unis à vélo en un temps record… Rien ne l’arrête. « C’est d’abord la découverte du défi sportif et du pays qui me motive. Ensuite, bien sûr, il y a l’extrême qui répond à une recherche très personnelle. On se découvre un peu plus à chaque défi. C’est au final très addictif. On pourrait peut-être parler de bigorexie à mon niveau, ce terme nouveau qui désigne une addiction au sport. Mais pour moi, c’est surtout beaucoup de plaisir. »

Objectif Dakar

Sébastien Cojean a décroché son ticket pour le 42e Paris-Dakar. Le 5 janvier prochain, il s’élancera parmi les 170 motards depuis la ville de Jeddah pour un périple de 7 800 kilomètres à travers l’Arabie Saoudite jusqu’à Qiddiyah, à proximité de la capitale Riyad. Arrivée prévue le 17 janvier. « Je pars sans assistance. Nous sommes 3 ou 4 à relever le défi sur cette épreuve. Au programme, ce sera moto l’après-midi et mécanique le soir. On dort un peu et c’est reparti. La difficulté sera de coordonner le tout, physique, mécanique et mental. » Dans cette entreprise, Sébastien Cojean est accompagné par la sophrologue Aurélia Ambrosi. « La sophrologie favorisera une bonne gestion du stress, une amélioration de la qualité du sommeil ainsi qu’une meilleure concentration. On travaille aussi sur la gestion de la douleur. Après de longues journées, intenses, le corps a besoin de récupérer rapidement. Enfin et surtout, la sophrologie l’aidera à vivre pleinement son aventure. Un conditionnement positif en stimulant tout son potentiel. »

Pour Christophe Santini, rompu aux exercices d’endurance, la gestion mentale est aussi importante que le physique. « Souvent le physique lâche avant le mental et nous tenons uniquement grâce à notre volonté. Nous allons au-delà de la douleur et ça peut faire la différence. » Et la bonne nouvelle, c’est que ça s’apprend. « Tout le monde peut s’entraîner à pratiquer l’imagerie positif, à respirer pour progresser. Ce sont des outils concrets que chacun peut utiliser au quotidien », ajoute Aurélia Ambrosi.

Côté physique

Là encore, s’il y a un potentiel de base, tout comme un seuil d’endurance. Tout s’apprend. Ou s’améliore. Mais autant se préparer à un entraînement de longue haleine. Et ciblé. Bien sûr pour ces champions de l’extrême, le physique n’est rien sans un programme nutritionnel adapté. « Le corps doit disposer de l’énergie nécessaire pour fonctionner. Il faut être en mesure de constituer des réserves, de les stocker, de les utiliser au bon moment, de brûler plus longtemps les graisses et moins les sucres », relève Gilles Testou, médecin du sport. « De la même manière, le haut niveau ne permet pas l’approximation. On ne laisse passer aucune blessure, aucune gêne. Ce sont des détails mais on fait ça comme on règlerait un moteur de Formule 1. »

Une préparation minutieuse qui débute plusieurs semaines voire plusieurs mois avant le début de l’épreuve. Pour notre marathonien Christophe Santini, pas de répit. Le sport, c’est tous les jours. En novembre 2020, il traversera l’Antarctique en ski de rando nordique sans assistance ni voile de traction, en autonomie d’énergie et de nourriture. L’Hercules Inlet via le Pôle Sud prévoit en effet pas moins de 1 300 km de piste à parcourir en 50 jours. « Je pars sur une progression de 15 à 17 heures par jour. Entrecoupées de micro-siestes pour la récupération. » L’homme est serein. Confiant. « On essaie de se préparer à tous les cas de figure. Dans l’extrême, si on a peur, on n’y va pas. La peur se trouve plutôt du côté de l’entourage mais il ne faut pas qu’elle nous touche. On ne part pas comme ça sur un coup de tête, ce n’est pas de la folie. Bien au contraire. Il y a beaucoup de travail, de réflexion. » Pas d’improvisation donc mais beaucoup de détermination.

On l’aura compris, n’est pas champion qui veut. Mais rien ne nous empêche d’essayer.

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