« Quand la lune se lève songe-t-on au soleil couché » Victor Hugo

Par Nathalie Coulon

Il y a des jours, des lunes et des saisons qui passent. Victor Hugo dans ses lettres s’en préoccupait tant, il avait puissamment raison.

Pour preuve, le climat déglingué, les hommes avides de blé et la terre qui suffoque. 

« Dans le mur, au bord du gouffre, comme seul l’homme sait le faire avec brio, qui ne perçoit la réalité que lorsqu’elle lui fait mal… » Ce sont les mots qu’a écrit Fred Vargas en 2008 et que lira dix ans plus tard Charlotte Gainsbourg à l’occasion de la COP24.

Plus de saison, un été en surchauffe et là d’un coup entre deux tempêtes et trois ouragans destructeurs, c’est l’automne, vraiment, oui vraiment. 

On va bientôt ramasser les feuilles mortes à la pelle et moi je n’ai pas oublié :

Que ma sœurette a soufflé ses 41 bougies, le même jour que le boss Springsteen qui lui en a soufflé 70, le mec est toujours là, vaillant rocker, défenseur des droits des hommes avec un grand H et que même en cet automne 2019 il y aurait 80 ans que Sigmund F aurait cassé sa pipe.

Mais qu’est-ce qu’on a bien pu en faire de son complexe d’Œdipe ?!!!!?

Il n’y a qu’à voir la rentrée littéraire : Famille, je vous hais puis je vous aime puis je vous déteste. 

Les mères ont toujours leur place sur leur piédestal même si parfois le dit piédestal est un peu vacillant ! On se démerde comme on peut avec tous les préceptes de psychanalyse entre résilience, pardon et amour de l’autre.

L’amour, l’amour :

Ce matin même sur France Inter, j’écoutais le ténor du barreau Dupont-Moretti qui parlait de son métier d’avocat. J’étais très bouleversée de l’entendre parler des juges.

Les juges finalement ne font pas que juger, ils aiment les hommes, le droit et la justice. 

Non sans humour, Dupont-Moretti rajoutait que bien sûr chez les juges, il y aura toujours un p’tit mec qui aura à rendre des comptes avec lui-même et là c’est une certitude il aimera moins son prochain. Dans ce métier, où il faudra toujours puiser plus pour atteindre la justesse des mots, l’exactitude du ton, l’indignation maîtrisée des plaidoiries. Ne faudrait-il pas avoir par dessus tout ce ressort puissant pour nous tenir debout. 

Vivre au dessus. 

Dans cette atmosphère pesante, la justice n’est pas que froide et implacable, on parle de ses émotions, son vécu et ses sentiments, savoir qu’en face de vous, il y aura à la tribune, sous leurs robes, un cœur qui bat ! 

La joie de s’estimer soi-même dans cette société moderne au rythme d’un mainstream ambiant, mais qu’est-elle devenue cette société, pas si moderne que ça ? Dans son approche des sentiments, on laisse place à une sacro-sainte morale, un esprit étriqué.

Bienséance, manichéisme qui tend toujours plus vers le noir vers le blanc sans nuance, tout le monde en l’espace d’un clic devient censeur. 

Ce matin, sous la pluie entre deux éclairs électriques, je me dis qu’il nous reste encore des figues, des pêches de vigne et du raisin qu’on ne tardera pas à récolter. 

Au diable la censure, c’est l’automne, j’en suis sûre ! 

Il nous reste encore des dimanches à la mer et des balades au grand air. 

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