POSITIVE ATTITUDE

Quelle place notre monde accorde-t-il aujourd’hui à l’optimisme ? Par expérience, je répondrais la portion congrue. Parce qu’on confond souvent optimisme et utopie. Enquête chez ceux qui voient toujours le verre à moitié plein.
Par Nathalie Prévost – Infirmière relaxologue

Je suis une irréductible optimiste. Je crois que l’homme est naturellement bon et je vois toujours le petit coin de ciel bleu… par essence et par conviction. Et je peux témoigner que j’en entends des « Oui mais toi, tu es candide », « Tu n’as pas le sens des réalités ». Bien sûr ! Une infirmière ne connaît ni les contraintes, ni les difficultés d’une vie moderne devenue anxiogène et stressante. « Ah ! tu appliques la méthode Coué, la pensée positive… » Justement, non. Le conditionne- ment n’est pas ma tasse de thé. Alors quoi ?
La science du bonheur
Alors, revenons à la base, donc à Socrate : l’optimisme est l’état d’esprit de celui qui perçoit le monde de façon positive. Cette définition, professée par Platon puis Aristote, va inspirer un psychologue américain dans les années 60. Alors que la psychologie traditionnelle s’attache à soulager les problèmes humains, Martin Seligman, lui, décide d’étudier scientifiquement ce qui rend la vie plus satisfaisante. Il met en lumière les forces et les qualités qui permettent aux individus et aux communautés de s’épanouir. Ses travaux donneront naissance en 1998 à la Psychologie positive.
Seligman nous propose d’entraîner notre esprit à percevoir ce qui est gratifiant et joyeux, plutôt que de nous concentrer sur les seules difficultés. En renforçant nos traits positifs, nos points forts, nous contrebalançons le coup des émotions négatives. Cette « Science du bonheur » complète ainsi l’action de la Psychologie. Et il prouve, au passage, que l’optimisme rime avec une meilleure santé, la performance, la longévité et la réussite sociale.

Pour un optimisme éclairé
Dans le même temps, apparaît un autre concept, issu du New Age, qui se démocratise comme une traînée de poudre : la fameuse Pensée positive. Elle permettrait de dissoudre comme par magie toutes nos difficultés : psychiques, physiques, relationnelles, matérielles… Une recette miracle qui inspire à Dany Boon, notre Candide moderne, son fameux « Je vais bien, tout va bien ! » Ce genre d’injonction positive ne répare en rien. Le sketch, comme l’œuvre de Voltaire, le prouve. Les mantras positifs maquillent la réalité et peut nous soulager… mais pour un instant seulement. Car notre cerveau rejette in fine toute injonction.
Cette religion du positif, du bonheur à tout prix, rassure certains de nos contemporains. Et discrédite la « positive attitude », aux yeux de tous les autres. Triste amalgame !
Car enfin, l’optimisme n’a jamais empêché de regarder une situation avec réalisme, ni d’en évaluer les côtés négatifs. Au contraire, cette vision éclairée nous permet de prendre du recul, nous aide à prendre les meilleures décisions et agir en conséquence. L’état d’esprit positif est un formidable moteur pour l’être humain et son bien-être.
Je vous invite, en toute objectivité, à faire l’expérience par vous-même. Quoi de mieux ? Même si tout n’est pas toujours pour le mieux dans le meilleur des mondes, essayez de repérer ce qui va bien, plutôt que ce qui va mal. Vous pourriez être surpris par le résultat.

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