Les clés de l’hypnose

Médecine, coaching, spectacle ou psychologie, l’hypnose est partout. Véritable clé du mieux-être, elle n’en reste pas moins une pratique à manier avec précaution. Tour d’horizon avec nos spécialistes de l’hypnose ericksonienne.

Par Caroline Ettori

« Vos paupières sont lourdes, très lourdes, vous dormez ! » L’hypnose a long- temps été synonyme de spectacle grandiloquent avec magnétiseur enturbanné capable de faire tour- ner en bourrique n’importe quelle forte tête. Mais ça c’était avant. Depuis, les magnétiseurs ont opté pour plus de simplicité et une partie du corps médical a reconnu l’utilité et l’efficacité de l’hypnose dans l’accompagnement des patients, de l’anesthésie aux comportements addictifs. Pour autant, la pratique n’étant pas réglementée, pas facile de s’y retrouver entre les nombreuses offres de formation, prises en charge et courants.

Priorité à la formation
Nathalie Roudil-Paolucci a fondé l’institut Noesis, un centre de formation en hypnose ericksonienne, il y a six ans à Ajaccio. Philosophe de formation, elle s’intéresse à l’hypnose durant ses études en Italie à travers les travaux de François Roustang. Elle s’essaie alors à l’auto-hypnose pour soulager ses crises d’asthme : une réussite. Nathalie poursuit alors sa formation ou plutôt ses formations. «À l’heure actuelle, la pratique de l’hypnose n’est pas réglementée par l’État, il n’y a donc pas de diplôme «officiel» d’hypnothérapeute. De ce fait, des dérives existent et certains centres privilégient le profit et le nombre d’élèves à la qualité de l’enseignement. » Nathalie élabore donc un cursus en trois cycles qui s’étire sur un an s’adressant aux soignants et aux non-soignants. Le premier cycle, entre cinq à six mois, permet d’apprendre la pratique de l’hypnose alors que le deuxième cycle aborde les pratiques complémentaires d’accompagnement comme la systémie familiale qui prend en compte l’environnement proche du client. Enfin, le troisième cycle s’adresse uniquement aux soignants sanctionnés par un certificat d’hypnothérapeute professionnel, les non-soignants ayant suivi les deux premiers cycles seront, eux, hypnopraticiens.
«En tout, ce sont une quinzaine d’intervenants, médecins, infirmiers, psychanalistes, professeurs de philosophie, spécialistes de la méditation et de l’accompagnement qui ont formé plus de deux cents personnes. Des élèves, en reconversion professionnelle, coachs, sophrologues, étudiants en médecine ou en psycho ou des soignants. Nous sommes très exigeants s’agissant de la sélection et de la formation des candidats. Cela représente près de 800 heures de cours sans compter les études et travaux à réaliser en dehors de l’institut », précise Nathalie Roudil-Paolucci. Un cursus complet dont le coût se situe entre 5 000 et 7 500 euros selon la formule choisie avec la possibilité de refaire son premier cycle gratuitement. « Nous offrons la possibilité aux étudiants de se perfectionner dans la pratique des différentes techniques d’hypnose. Il existe dix stratégies pour décaler la conscience d’une personne. Une fois ce décalage établi, nous utilisons l’art de la communication pour maintenir cet état ; c’est là que s’arrêtent les hypnotiseurs de spectacle. De notre côté, nous continuons avec la suggestion pour amener la personne à trouver des solutions par elle-même. »

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