Edito – juillet-août 2017

La Corse pays ami

Par Jean Poletti

Le rideau se lève sur la saison estivale. Rush des vacanciers. Rituel recommencé. Ils viennent profiter des atours de la plus proche des iles lointaines. Celle qui fonde dans ses diversités de beautés qui tutoient les pics éthérés ou le sable ourlé par la mer. Touristes vos papiers ? N’ayez crainte nul ne vous intimera l’obligation de montrer patte blanche. En parodiant la boutade de Jean-Guy Talamoni, osons dire que la Corse est un pays ami. Certes ici ce n’est pas le Limousin, l’Auvergne ou la Picardie. Son particularisme est dicté par l’histoire et sa géographie. Car comme le disait fort justement le député Emmanuel Arène lors d’une mémorable séance à l’Assemblée nationale : « La Corse est une île…. entourée d’eau. » Une élégante manière d’évoquer sa spécificité. Et comme en écho Malraux d’affirmer «De Gaulle avait son mystère comme nous avons la Corse. Il y avait un domaine dont on savait qu’on ne l’éclairerait jamais. C’est cela que j’appelle la Corse. » Tout est dit ou presque s’agissant de ce morceau de satin jeté sur du velours pour reprendre une formule de Brel. Mais que nos visiteurs ne se méprennent pas. En foulant notre territoire ils n’effectuent pas la redite d’une émission télévisée «  voyage en terre inconnue. » Non. Le bon sauvage ou le réfractaire qui hantent parfois encore l’inconscient collectif des continentaux sont de flagrantes contre-vérités. Il est vrai que du haut de certaines tribunes ou au sein de rédactions parisiennes les mythes éculés alliant paresse, prébendes, dissimulations ou tricheries font malheureusement encore recette. O toi le pinzuttu qui arrive en quête de farniente ou de découverte, débarrasse-toi, si ce n’est déjà fait, de ces sornettes qui entachent l’évidence. Sache qu’ici, le légitime droit à la différence n’est nullement synonyme de rejet, d’enfermement ou de malversations. En dépouillant ton esprit d’éventuels préjugés tu pourras pleinement profiter d’un accueil authentique et chaleureux. Déambuler dans les villes et villages ployant sous le symbole. Fouler ces sites majestueux, que Kipling disait sculptés par des mains de géants.

Chez nous existe encore un tourisme à visage humain. La montagne dans la mer offre à l’envi des choix inégalés. Et cerise sur le fiadone, les séjours sont enveloppés par les ombres tutélaires de Pasquale Paoli, Sambucucciu ou Napoléon. Profitez-en c’est gratuit !

A l’heure ou tomberont les premières châtaignes, la Corse se retrouvera face à elle-même. Les commerçants et professionnels des loisirs feront leurs comptes. Sourires ou grimaces ? Les derniers estivants auront regagné leurs pénates. Gageons qu’ils se transformeront en ambassadeurs d’une région qu’ils découvrirent et apprirent à aimer l’espace d’un séjour.

Voilà qui nous ramène à l’essentiel. Le secteur touristique, certes maitrisé et tournant le dos à la baléarisation, est d’une importance majeure pour l’essor de la Corse. L’évidence est désormais largement partagée, même si des voix s’élèvent toujours pour en nier l’apport économique.

Loin de ces préoccupations pécuniaires et relevant de la cuisine interne, souhaitons aux juillettistes et aoutiens une parenthèse enchantée. Qu’ils soient randonneurs ou préférant les plages. Adeptes de gites ruraux du camping ou de l’hôtel : Bienvenue chez nous.

Les commentaires sont fermés, mais trackbacks Et les pingbacks sont ouverts.