Les conséquences des violentes intempéries

Numéro53 Paroles F. Orlandi CG2B IntempériesPar François Orlandi/président du département de Haute-Corse

Que d’eau! Que d’eau! Cette célèbre exclamation s’applique à la Haute- Corse qui a connu, en quelques mois, des phases climatiques d’une violence extrême, à travers une alerte rouge, la première de son histoire, combinée aux effets de deux précédentes intempéries, qui ont touché notre département aux mois de novembre et décembre derniers. Pour répondre aux conséquences de ces intempéries destructrices du réseau routier et de bon nombre d’ouvrages d’art, le Département s’est beaucoup investi pour remettre en état les portions de routes durement endommagées et pour porter secours à la population avec les sapeurs-pompiers du Service Départemental d’Incendie et de Secours. Il fallait hiérarchiser les priorités. Veiller à fournir une réponse qui allie certes rapidité mais aussi efficience. Pour cela, nous avons décliné notre organisation, en matière d’intervention, selon 3 axes principaux :
• la remise en état du réseau routier par des actions de réactions immédiates, • le prolongement d’actions de remise en état notamment par le lancement de marchés,
• la recherche de recettes supplémentaires, en particulier à travers des subventions d’État. À cela, il faut ajouter, l’épisode neigeux que nous avons connu au mois de janvier dernier, caractérisé par de fortes précipitations (événement hors norme depuis ces cinquante dernières années), de forts cumuls et une limite de neige très basse : dès 300 mètres. La conjonction des deux événements climatiques impliqua la mobilisation totale de l’ensemble des moyens matériels et humains. À cet égard, chacun put se rendre compte de l’implication des agents et des divers services. Ils ont fait leur travail, mais avec un petit supplément d’âme qui transforme parfois l’accomplissement d’une tâche en mission.
Au-delà de ces considérations générales, il convient de souligner que plusieurs interventions sur le réseau routier s’inscrivirent dans le cadre de l’urgence absolue. Cela fut par exemple le cas du pont mobile de Casaluna.

Une rude épreuve
Devant une telle ampleur de phénomène, on doit souligner l’activation rapide de la cellule de crise, mise en œuvre par le Préfet de la Haute-Corse, à laquelle le Département a participé activement, particulièrement à travers des missions de dénei- gement de son propre réseau routier. Ces opérations longues et difficiles, consécutives aux deux précédentes intempéries, ont mis le matériel et les hommes à rude épreuve. Nos quatre subdivisions «routes» ainsi que les Forestiers Sapeurs ont été engagés, soit 300 personnes environ et une quarantaine d’en- gins. L’objectif priori- taire était tout d’abord de lutter contre l’enclavement des personnes, d’impacter le moins possible les lignes de transports scolaires mais en observant les principes de précaution indispensables, de libérer les accès pour faciliter les secours. Puis, de manière complémentaire, d’apporter toute l’aide nécessaire aux populations et aux éleveurs.
Briser l’isolement, assurer autant que faire se peut la continuité des services. Cela fut possible, en conjuguant les actions ponctuelles surgissant au jour le jour et la stratégie globale définie et arrêtée par l’ensemble de nos équipes. Une fois de plus, cet événement a mis en exergue la capacité des différentes collectivités à travailler ensemble, soutenues par des associations et structures diverses. La démonstration de la solidarité et la mise en œuvre spontanée de partenariats, y compris de départements voisins tels le Conseil départemental des Alpes-Maritimes et les Bouches-du-Rhône, à travers son Service Départemental d’Incendie et Secours, ont été des éléments de soutien et d’action positifs en ces heures difficiles.

Retour d’expérience
Cette mise en synergie rapide et efficace a bien évidemment été un point positif supplémentaire dans la gestion de cette période particulièrement difficile. Outre les renforts sur le terrain, cette entraide marqua aussi la force de l’union quand les circonstances l’exigent.
Nous avons en outre, à l’occasion d’un retour d’expérience, fait émerger quelques pistes d’amé- lioration en matière d’interventions, d’optimisation éventuelle du parc de déneigement. Un examen qui permit de définir les points particulièrement
positifs, et ceux qui le furent un peu moins. En pareilles circonstances, on peut aussi entendre l’exaspération qui a pu s’emparer de certains habitants de villages isolés, éleveurs séparés de leurs bêtes, parents démunis face aux suppressions de trans- ports scolaires. Ces critiques sont légitimes et recevables. Tout ne fut pas parfait. Comment d’ailleurs en aurait-il pu être autrement face à
cette double séquence, dont la violence plaça le département en vigilance rouge pour la première fois. Il faut donc aussi rappeler le caractère paroxys- mique de ces événements et de la concentration de nos efforts pour un retour à la vie normale.

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